Discovery II : modulateur ABS hors service

Entretenir son système de freinage, installer des freins à disque...

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Normand 1400
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par Normand 1400 »

Super les gars, y a de la matière à décortiquer, là! :D

Pour les communications « intermittentes » ECU/Nano, ça ne s'invente pas :wink: : l'est monofonction, le pépère, dirait-on! :mrgreen:

L'inconvénient est que cela réduit notablement les investigations...

Du coup, la piste de l'ECU en galère lors de séquences de calcul énergivores peut être totalement écartée pour l'instant.

Par contre, je relève ça dans la doc et du coup, une des pistes évoquées précédemment est relancée car cela signifie qu'un test au moins est réalisé aux alentours des 7/8 km/h : celui du moteur de la pompe hydraulique.

396.JPG
Et comme tu dis que ce moteur a tendance à pourrir le signal lorsqu'il se met en route, de là à ce que ça génère un code défaut...

Mais pour que ce test soit possible (en principe, il implique la circulation de l'huile dans les cylindres de la pompe, même durant une « impulsion ») les tiroirs commandant la pression aux roues doivent occuper une position particulière.

Idem pour les vannes navettes, car il faut que la pompe puisse prélever du liquide de freins dans le réservoir.

Pour l'actionnement des tiroirs de modulation de la pression aux roues, en principe, on peut savoir s'ils fonctionnent à partir de la dureté de la pédale pour le tiroir admission et de la libération d'une roue (freinée) pour le tiroir d'échappement. Faut que je décortique le schéma pour voir s'il correspond à ce que j'ai en tête.

Est-il possible de commander « manuellement » deux tiroirs simultanément?

Pour les csv, tu peux me les passer en MP! :wink:

J'espère que le fichier généré comprend une base temps, qu'on puisse se faire une idée de la fréquence d'acquisition des différentes valeurs. En d'autre termes, si le capteur souffre de micro coupures, ce qui arrive de temps en temps, on risque de ne pas les voir à l'OBD...
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laudisco
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par laudisco »

Merci pour les fichiers partages en MP
Pascal, comment tu a fais pour recuperer les fichiers CSV du Nano, car la s'arrête mes capacite6avec le Nano
Amicalement Laurent
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Normand 1400
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par Normand 1400 »

La suite de l'histoire… :sm11:

Les fichiers issus des relevés effectués par Pascal m’ont rendu assez perplexe : la précision de l’interface OBD n’est manifestement pas ce qui se fait de mieux et la fréquence d’échantillonnage (laps de temps séparant deux mesures successives) n’est pas précisée, ce qui est également très embêtant.

Ajoutée au fait que l’interface OBD est lente et manifestement monotâche (d’où des plantages n’ayant probablement rien à voir avec une quelconque défaillance du calculateur) nous avons éprouvé le besoin de faire un point ; en d’autres termes, le risque de foirer complètement le diagnostic par méconnaissance des fonctionnalités et limites de l’interface nous est apparu suffisamment élevé pour marquer une pause dans les recherches afin de se bien caler entre nous.

Pour l’heure, l’objectif reste toujours de retarder le plus possible les démontages (y compris changement de place des capteurs) et, bien évidemment, le remplacement d’organes coûteux, en essayant d’exploiter au mieux, malgré ses lacunes, l’interface OBD.

Le cas du défaut pointant le capteur de vitesse de la roue AVD étant maintenant remonté en tête de liste, je propose de creuser un peu les enjeux attachés à sa vérification.

Ce type de capteur fournit une image électrique de la vitesse de rotation de la roue via deux paramètres : la fréquence du signal et son amplitude.

Le dit signal étant une tension.

Si la vitesse de la roue croît, fréquence et amplitude — donc valeur de tension — croissent également.

L’idée n’est pas de faire une étude complète des capteurs montés sur le Td5 ; il faut simplement retenir quelques points essentiels les concernant.

Pour ce faire, deux planches peuvent être proposées.

De la première, on tire les infos suivantes :
  • 1°) lorsqu’une dent est trop éloignée du capteur, la tension à ses bornes reste nulle ;
  • 2°) lorsqu’une dent passe EXACTEMENT devant le capteur, le flux magnétique est certes maximum, mais ne varie pas pendant un instant. En d’autres termes, la tension à ce moment précis est nulle (elle était positive l’instant d’avant et sera négative l’instant d’après) ;
  • 3°) dans le cas présenté, le laps de temps séparant le passage de deux dents devant le capteur est de 2,1 millisecondes.
397.JPG
Si on veut se représenter ce que cela peut donner avec une mire d’ABS de Disco, on obtient, avec un nombre de dents sur la mire (roue) de 60 :
  • pour un pneu dont le rayon sous charge de 0,36 m, un tour de roue représente 2,262 mètres
  • une dent représente un développé au sol de 3,77 cm
  • pour obtenir 2,1 ms entre deux tops, la vitesse de la roue sera par conséquent de 65 km/h.
La seconde montre également un autre phénomène : la fluctuation de l’amplitude de tension.

398.JPG
Les « règles de l’art » précisent que les disparités de tension ne doivent pas être supérieures à 30 % : au-delà, le capteur est considéré comme défaillant.

Dans le cas présenté, on est limite puisque l’écart de tension est supérieur à 0,9 volts. Il faut donc solliciter le capteur afin de vérifier la stabilité des amplitudes, à la fois sur une période pouvant atteindre plusieurs minutes, mais aussi à des régimes très différents.

Si on exclut les cas (simples) ou le capteur (ou la ligne transmettant le signal) présentent une coupure, une masse défaillante ou un court-circuit franc, on conçoit que seul un oscilloscope peut qualifier de manière certaine la réponse d’un capteur ou de sa ligne de transmission d'information.

Même si un calculateur d’ABS n’a pas de vocation métrologique pure et dure, ses conditions de service sont telles qu’il voit à peu près la même chose que ce que restitue l’oscilloscope.

Il faut en effet avoir en tête que le système est censé piloter des vannes régulant la pression du liquide de frein aux quatre roues via un ajustement de leurs positions plusieurs dizaines de fois par seconde (20 à 30 fois). Pour être efficace, le calculateur devra par conséquent mesurer la vitesse de rotation des roues selon une fréquence beaucoup plus élevée.

Il doit également, toujours pour des questions de fiabilité et d’opérabilité, effectuer un certain nombre de contrôles de cohérence des informations, notamment celles que les capteurs lui remontent.

Je ne connais pas le détail des algorithmes permettant de réaliser ces opérations, mais je suis prêt à parier que la fréquence du signal et ses pics de tension en font partie. Formulé autrement, il suffit, par exemple, de comparer les intervalles de temps séparant deux tops successifs : si le capteur a un raté (une impulsion au moins passe à la trappe) et si la condition est « moins de 50 % de variation entre le top précédent et le top suivant », le calculateur va immédiatement le voir.

Idem pour les pics de tension.

Après, l’algorithme ordonnera certainement l’inscription d’un code défaut dans les registres accessibles à l’OBD sous certaines conditions comme par exemple le nombre d’erreurs relevées pendant un temps donné.

On tire de tout cela que les choses vont vite, très vite. Et aussi que les défauts peuvent avoir pour origine la ligne ou le capteur. La première peut ramasser tous les parasites du coin ou bien être partiellement coupée (ce qui veut dire sensibilité accrue aux vibrations) ou bien pâtir d’une connectique oxydée alors que le second peut être fatigué par les vibrations et l’humidité.

Pour tout arranger, pour que le défaut soit visible à l’ohmmètre, il faudra qu’il soit avéré.

Par ailleurs, plus la roue tourne vite, plus le niveau de tension augmente. Autrement dit, les risques de « fuite de courant » iront croissant avec la vitesse ; en d’autres termes, mieux vaut faire des mesures à grande vitesse qu’au ralenti.

La question est : comment peut-on se débrouiller avec le seul OBD ?

C’était le but des divers essais proposés. À part que les constatations de Pascal sont venues semer le doute sur l’étendue des fonctionnalités réelles de l’interface OBD.

Avec, en prime, des trucs bizarres que j’avais relevé en passant sur les « docs » du logiciel.

Je cite :

« L'ECU SLABS dispose des fonctions LIRE ENTREES pour lire les paramètres dynamiquement. Ces paramètres peuvent être de type analogiques/numériques ou de type digitaux-ON/OFF.

Capteur AVD (V) – Valeur de la tension d'entrée sur le capteur avant droit
Capteur AVG (V) – Valeur de la tension d'entrée sur le capteur avant gauche
Capteur ARD (V) – Valeur de la tension d'entrée sur le capteur arrière droit
Capteur ARG (V) – Valeur de la tension d'entrée sur le capteur arrière gauche
Ces tensions doivent être comprises entre 2,2V et 2,4V
 ».

En théorie, ce qui est annoncé est physiquement impossible en raison de la structure même des capteurs.

Dans ses recherches, qu’il présentera sans doute, Pascal a trouvé la justification implicite de cette rédaction ; à part que la plus élémentaire honnêteté intellectuelle aurait été de préciser dans la doc le pourquoi de ces valeurs…

Mon point de vue très négatif sur les constructeurs automobiles (et les informaticiens qui, de plus en plus, les secondent) résulte précisément de l’accumulation, sur plusieurs décennies, de ce qu’il faut bien qualifier d’erreurs ou d’omissions injustifiables dont les usagers font régulièrement les frais, et ce en toute impunité.

Mais là n’est pas le sujet.

Les fichiers que nous nous sommes échangés en MP ont confirmé certaines corrélations entre différents paramètres mais ont également révélé que la qualité des restitutions OBD était assez médiocre, en tout cas probablement incompatible avec la recherche d’un type précis de défaut.

Le travail métrologique et analytique n’étant pas terminé, je ne développe pas davantage pour l’instant.

Par contre, il nous faut aller au bout de ces mesures pour le 4x4 de Laurent, sachant qu’il ne sera pas nécessairement possible, une nouvelle fois, de conclure formellement dans le cas ou nous serions confrontés à un défaut intermittent ou furtif.

Quoi qu’il en soit, les essais réalisés sur le 4x4 de Pascal confirment que l’enregistrement en continu au format csv est la seule possibilité à peu près réaliste de détecter quelque chose et que les mesures devront bien comporter :
  • la vitesse en km/h pour les quatre capteurs ;
  • leurs tensions ;
  • la valeur de la tension interne de l’ECU ;
  • la référence terre de l’ECU ;
  • la vitesse de rotation du moteur ;
  • son couple ;
  • la position de l’accélérateur électronique.
Modifié en dernier par Normand 1400 le 04/11/2023 8:04, modifié 1 fois.
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disco2magoliv
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par disco2magoliv »

laudisco a écrit :
03/11/2023 9:02
comment tu a fais pour recuperer les fichiers CSV du Nano, car la s'arrête mes capacite6avec le Nano
La condition première est d'avoir une carte SD dans le Nano.
Contact sans démarrer, puis sur le Nano tu entres dans les menus du TD5, et tu vas sur SLABS==>Inputs==>Inputs ABS et tu tombes sur l'ecran suivant:
CSV Nano.jpg
tu appuis sur l'icone de disquette, tu donnes un nom de fichier tu valide et l'enregistrement débute.( Pour l’arrêter il suffit d’appuyer sur fin d'enregistrement.)

Puis tu démarres le moteur et première courte pour ne pas aller trop vite ( c'est faisable en 2 courte mais plus délicat) si non le Nano jette l’éponge déconnecte de l'ECU et l'ABS se remet en service ( c'est probablement ce qui se passe pour toi, mais toi à ce moment là il détecte ce qui lui semble être une faute et passe en alarme.)

dès que possible je refait un ou deux fichiers pour Yann, qui nous analyse ça avec toute sa compétence.
Ciao
Pascal.
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par Normand 1400 »

Laurent,

lors de ton essai, prévois un parcours le plus rectiligne possible.

L'idéal serait aussi de stabiliser le régime moteur pendant plusieurs dizaines de secondes en fin d'essai...
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laudisco
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par laudisco »

Donc, pour résumer :
Connecter le Nano avec son cable

il démarre automatiquement

Contact sans démarrer, puis sur le Nano tu entres dans les menus du TD5, et tu vas sur SLABS==>Inputs==>Inputs ABS et tu tombes sur l'ecran suivant:

tu appuis sur l'icone de disquette, tu donnes un nom de fichier tu valide et l'enregistrement débute.( Pour l’arrêter il suffit d’appuyer sur fin d'enregistrement.)

Puis tu démarres le moteur et première courte pour ne pas aller trop vite ( je suis en BVA je bloquerais en 1) sinon le Nano jette l’éponge déconnecte de l'ECU et l'ABS se remet en service ( c'est probablement ce qui se passe pour toi, mais toi à ce moment là il détecte ce qui lui semble être une faute et passe en alarme.)
lors de l’essai, un parcours le plus rectiligne possible.

L'idéal serait aussi de stabiliser le régime moteur pendant plusieurs dizaines de secondes en fin d'essai Après le plantage de l’ECU ?
J’ai bon ?
Amicalement Laurent
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Normand 1400
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par Normand 1400 »

Laurent,

il ne faut surtout pas faire planter le système car sinon il y a de fortes chances de perdre l'enregistrement ou au moins de galérer pour le récupérer! :wink:

Dès que tu as atteint, mettons 7 km/h, l'idéal serait de maintenir la vitesse rigoureusement constante pendant quelques minutes — sur une ligne bien droite tant qu'à faire — afin que la vitesse relative des quatre roues soit la plus homogène possible.

Pourquoi cela? Parce que je voudrais savoir si la corrélation entre la vitesse lue par les capteurs de vitesse de roues et le régime moteur est stable.

Ce qui était le cas sur le 4x4 de Pascal.

Vu qu'il s'agit d'une BVA, le glissement du convertisseur ne va pas nous faciliter la tâche, alors il faut trouver une astuce pour contourner ce petit problème...

Petite précision sur la carte SIM : je suppose qu'il faut la formater en FAT 32 ou un format passe-partout équivalent afin que le Nano puisse écrire dessus.

Voili, voilu.
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par disco2magoliv »

salut,

j'ai une carte SD de 2GB, en Fat 32.
Pour la vitesse j'ai tenté lors des premiers tests de la stabiliser au compte tour entre 1500 et 1800 tours.
Le compteur de vitesse commençant à 20Km/h, c'est impossible de s'en servir :sm11:
Ciao
Pascal.
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par Normand 1400 »

Il m'a semblé voir un GPS dans la première vidéo... :wink:

Et il est toujours possible de faire un premier tour de piste (en avant, doucement, comme disent les marins) avec le Nano afin de repérer le régime moteur correspondant à la vitesse recherchée. Cela nécessite juste de choisir une route à peu près plate. :sm11:

Quoi qu'il en soit, ce sera toujours plus simple que de filmer tout en conduisant/manipulant le Nano! :D
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laudisco
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par laudisco »

De combien de mètres la route environs..??. Et oui, je compte filmer avec le GPS pour que tu ais une base temps/metres parcourus
Amicalement Laurent
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par Normand 1400 »

Un enregistrement de l'ordre de 5 à 6 minutes tout compris devrait suffire...

De toutes façons, on affinera après analyse.
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laudisco
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par laudisco »

Bon, ben échec de l'enregistrement :(
Au vu de la vidéos :
https://youtu.be/uI-xZwhHN-k
est ce que j'ai fais une mauvaise manip Pascal ?
Amicalement Laurent
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Normand 1400
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par Normand 1400 »

T'es un peu chat noir, hein, comme garçon... :mrgreen:

En attendant la réponse de Pascal, quelques pistes :
  • vérifier que la SIM est correctement formatée en faisant un test de lecture/écriture avec un ordi qui, en principe, communique un peu mieux avec l'utilisateur, autrement dit te signalera s'il y a un problème de formatage ;
  • essaye de réaliser un enregistrement pour un autre calculateur. Au hasard, le calculateur moteur :wink: ... Si j'ai bien compris la logique, y a moyen de moyenner à partir de l'enchaînement d'onglets suivant : TD 5 Engine/Inputs fuelling puis l'écran suivant, qui restitue notamment le régime moteur (+ trois autres paramètres).
Si l’enregistrement se lance (puis se lit :sm11: ) avec le calculateur moteur, ça pourrait signifier que ça commence à chauffer un peu pour l'ECU d'ABS...
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par laudisco »

:sm1:
J'ai re formaté en fat 32 la carte, je réessaye demain
🛻👻
Amicalement Laurent
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par disco2magoliv »

salut,

même verif que préconise Yann!
J'ai remarqué aussi que tu ne nommais pas le fichier, je ne sais pas vraiment si ça gène le Nano pour le créer, mais comme il est susceptible on ne sait jamais :sm11:
Ciao
Pascal.
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par laudisco »

En nomant les fichier ça fonctionne mieux :roll: :sm11:
Je vous ais joint un fichier :mrgreen:
Amicalement Laurent
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par Normand 1400 »

Voici un point de nos recherches en cours.

L’expérience est très intéressante et mérite d’être partagée puisque, au-delà de la recherche de panne proprement dite, nous avons découvert un certain nombre d’éléments — et aussi certaines limites — tant en ce qui concerne le fonctionnement du système lui-même que celui de l’interface OBD.

Il me semble également utile de rappeler qu’aucun de nous n’est spécialiste de ces systèmes, encore moins professionnel de la réparation automobile. Et en ce qui me concerne, je n’ai ni Disco, ni Nanocom.

Enfin, il faut constamment garder à l’esprit que les interfaces OBD ne permettent quasiment jamais d’accéder à la réalité physique sous-jacente : tout ce qui remonte via ces outils est le résultat de traitements algorithmiques plus ou moins alambiqués mis en forme par différentes couches logicielles plus ou moins sophistiquées. Le tout restant subordonné à une fréquence d’acquisition qui, par sa relative lenteur, ne permet pas de suivre avec une précision suffisante les phénomènes les plus rapides.

Venons-en au vif du sujet.

Tout d’abord, voici une image partielle de ce que contient l’extraction réalisée par le Nano :

399.JPG
Excepté la colonne « Temps », rajoutée pour les besoins de la cause, on constate que les différentes variables sont bien celles proposées par le menu du Nano auquel on accède par les onglets suivants :

DISCOVERY II/
TD5/
SLABS/
INPUTS/
INPUT ABS

Si, maintenant, sur le menu du Nano (le simulateur est très pratique pour ceux, qui comme moi, ne possèdent pas l’outil) on clique sur la flèche verte orientée vers la droite, on fera dérouler les différents paramètres qui, lors du lancement de l’enregistrement, seront collectés dans un seul et unique fichier :

les tensions délivrées par les capteurs de roue SENS (V)
les vitesses calculées WHEEL SPEED (Km/h)
la tension commandant les tiroirs d’admission de la pression du liquide de frein aux quatre roues INLET VALVE (V)
idem mais pour les tiroirs commandant la chute de pression OUTLET VALVE (V)
la tension de commande de la pompe hydraulique du bloc ABS PUMP MONITOR (V)
celle actionnant le relais de pompe PUMP RELAY (V)
la tension batterie
la tension alimentant le calculateur
la référence à la masse GROUND REFERENCE (V)
la vitesse de rotation du moteur ENGINE SPEED (rpm)
le couple moteur ENGINE TORQUE (N·m)
la position de l’accélérateur électronique THROTTLE POSITION (%)
la tension appliquée à la commande du contrôle de descente HDC Brake (V)
l’intensité parcourant le circuit de contrôle d’état des vannes trois voies (vannes navettes) SHUTTLE SWITCH


Remarques :
  • les paramètres moteur sont fournis par l’ECU contrôlant le moteur (via des liaisons filaires dédiées, car il ne semble pas exister de réseau CAN sur ce modèle de 4x4) ;
  • nous supposons que la variable d’état des vannes navettes est un courant exprimé en milliampères (mA). La suite du propos va montrer qu’à ce jour, c’est vers cette partie du circuit que sont en train de s’orienter nos recherches : il faut donc s’attendre à des évolutions concernant ce point ;
  • la colonne « temps », indispensable aux représentations graphiques et autres analyses mathématiques, a nécessité la détermination de la fréquence d’échantillonnage du Nano, la valeur de ce paramètre n’étant précisée nulle part : nous avons donc chronométré la durée des enregistrements et divisé le nombre de lignes du fichier pour la déterminer. Comme la plupart des OBD, le Nano semble cadencé à la seconde ;
  • Enfin, le nombre de données collectées en une fois est plus élevé que sur de nombreux OBD (14 pour cette fonction) et le panel de variables proposé par les concepteurs de l’outil s’avère, à l’usage, assez judicieux.
Venons-en à ce que ce fichier nous enseigne, sachant que le Disco de Pascal constitue évidemment la situation de référence.

On commence par ce qui remonté par l’OBD (paramètre WHEEL SPEED) pour les quatre capteurs de vitesse des roues :

400.JPG
Comme précisé dans la doc du Nano mise en ligne par Laurent le 30/10/2023 à 17:59 (fichier FONCTIONS DIAGNOSTIQUE DE L ABS-SLS SLABS DiscoveryII_V2_05) véhicule à l’arrêt ou en dessous de 1,7 km/h, le système ne voit rien.

C’est bien ce que confirme le graphe : on voit bien la montée, puis la descente en vitesse, qui encadrent un palier, sachant que la consigne était pour cet essai de stabiliser la vitesse aux alentours de 6 km/h. En effet, des recherches effectuées par Pascal ont révélé que le système (ECU + Nano) ne pouvait pas restituer de valeurs au-delà de 8 à 10 km/h, soit au-delà du seuil d’armement de l’ABS.

D’où les interruptions de communication entre l’ECU et le Nano signalées supra.

Très ennuyeux dans la mesure où l’on ne peut pas disposer d’une analyse dynamique de la réponse du système pour des vitesses plus élevées.

J’ai été surpris par la relative dispersion des valeurs restituées par le système de Pascal : on constate en effet que les courbes sont constituées de lignes plus ou moins brisées traduisant des changements, faibles mais rapides, de la vitesse de rotation des roues.

Si on calcule la variation instantanée des vitesses remontées pour le capteur le plus instable (roue ARG), on obtient ceci :

401.JPG
Mathématiquement, la courbe bleue est la dérivée de la vitesse calculée par le système et physiquement, c’est une accélération (la vitesse est constante lorsque l’accélération est nulle). De telles variations n’ont évidemment aucun sens physique : elles sont inhérentes au système lui-même et constituent potentiellement un paramètre permettant d’apprécier la qualité de la restitution de l’interface OBD.

Sur le Disco de Laurent, on constate au contraire que les valeurs sont beaucoup régulières :

402.JPG
Il en résulte que l’accélération est plus homogène :

403.JPG
La comparaison des deux 4x4 ne met en évidence aucun défaut aux capteurs de vitesse de roue : les valeurs sont parfaitement homogènes (aucun capteur ne décroche) et le système répond normalement.

Passons maintenant à la restitution des tensions délivrées par ces mêmes capteurs sur le véhicule de Pascal et voyons comment elles évoluent (SENS (V) et WHEEL SPEED (Km/h)) :

404.JPG
On ne constate aucun lien entre la vitesse remontée et la tension capteur ; tout au plus un léger fléchissement de la tension capteur lorsque la vitesse du véhicule franchit le « seuil de visibilité », soit 1,7 km/h.

Sur le 4x4 de Laurent, on note une faible élévation de tension à partir du seuil de visibilité.

En résumé, aucun signe de dysfonctionnement non plus pour ce paramètre :

405.JPG
Arrêtons-nous un instant sur cette grandeur, car elle est intéressante à plus d’un titre.

Dans la doc postée le 30/10/2023, il est en effet précisé que la « tension d’entrée » doit être comprise entre 2,2 et 2,4 V. Le système étant limité en vitesse comme on l’a vu, ces valeurs s’entendent donc pour une vitesse inférieure à 8-10 km/h.

Pascal reviendra certainement sur le résultat de ses recherches qui, entre autres points très surprenants, précise que la vérification d’un capteur de roue au Nano doit s’effectuer en faisant tourner chaque roue, au préalable levée, à la main…

Surprenante, la méthode.

Par ailleurs, je ne comprends pas ce à quoi la notion de tension d’entrée renvoie : comme le fichier n°397 posté le 03/11/2023 à 23H44 le montrait, la tension brute délivrée par un capteur à réluctance variable est périodique et assimilable à une sinusoïde.

En d’autres termes, il s’agit d’un signal variable en tension comme en fréquence, la variation étant par ailleurs une fonction — non linéaire — de la vitesse linéaire des dents de la mire.

Formulé encore autrement, il ne peut s’agir de la tension de crête ni de la tension efficace du signal.

Pour illustrer comment varie la réponse d’un capteur à réluctance — désolé pour la qualité des graphes pêchés sur le Net, mais ce n’est que depuis peu que j’archive mes oscillogrammes — prenons le cas d’un vilebrequin moteur, généralement équipé du même type de capteurs :

406.JPG
Le repère 2 sur le graphe correspond à la « dent en moins » permettant au calculateur moteur de repérer le point mort haut.

Le repère 4 traduit l’accélération du volant moteur lorsque la combustion fait son œuvre (les gaz cèdent une partie de leur énergie au volant).

Le repère 3 marque le ralentissement du volant lorsque la compression s’amorce : le volant cède une partie de son énergie cinétique pour échauffer l’air.

On constate que le ralentissement, bien que faible (quelques t/mn) est néanmoins suffisant pour provoquer une fluctuation de la tension délivrée par le capteur. Il en serait de même pour la fréquence mais pour le voir, il faudrait de changer la résolution de l’oscilloscope.

Une autre présentation souligne l’amplitude des tensions que peuvent émettre ces capteurs :

407.JPG
Selon les applications, la tension de sortie capteur peut aller de 2 à 20 volts en fonction de la vitesse de passage des dents de la mire devant le capteur.

Il est bien évident que la fluctuation de la vitesse des roues a une influence similaire sur nos capteurs de roue : la notion de tension d’entrée constante mentionnée dans la doc n’a donc pas de sens physique.

Précision du vocabulaire, explicitation claire et nette des notions introduites dans les documentations techniques, rigueur des démonstrations et des explications, c’est la base, non seulement du boulot, mais aussi du respect du lecteur.

Aujourd’hui, on assiste à une diffusion de plus en plus confidentielle des docs. Secret industriel, qui disent.

L’arme des faibles, en somme. Ce qui, d’ailleurs, n’empêche pas une baisse régulière de la qualité des docs, progressivement remplacées par des systèmes-expert, censés permettre à n’importe quelle quiche (à condition que la dite quiche ait payé le « service », de préférence au mois, lui donnant accès au dit système) de résoudre n’importe quel problème.

Les petites bites, bien aidées par le numérique, sont promises à un bel avenir, c’est évident.

Revenons à nos moutons.

J’aurais donc tendance à considérer que la tension capteur en question renvoie à ce que le calculateur voit après traitement approprié du signal (toujours ces couches algorithmiques et logicielles s’interposant entre l’humain et la réalité physique que j’évoquais supra).

Détaillons donc ce point, car il permet, au passage, de mieux cerner les enjeux attachés à une panne capteur un peu taquine.

En principe, le circuit transformant le signal brut émis par un capteur à réluctance afin qu’il devienne exploitable par un circuit numérique est un trigger de Schmitt (bascule de Schmitt en français). Ce montage est utilisé depuis longtemps, car il permet de transformer des signaux périodiques — ou apériodiques — d’amplitude quelconque en signaux rectangulaires dont l’amplitude est fixe car dépendante de la conception de la bascule. Avec la généralisation de l’électronique numérique, tout signal quelconque peut donc être transformé en une impulsion comprenant un niveau haut prédéfini et un niveau bas (égal à 0) et dont la largeur (il s’agit d’un temps) dépend de la pulsation (fréquence) du signal initial.

Noter que les capteurs à circuit de Hall — de plus en plus utilisés comme capteurs d’ABS — conduisent quasiment au même résultat, avec une largeur d’impulsion fixe, toutefois.

L’étude du circuit de Schmitt sort du cadre du propos ; son effet, par contre, y occupe une place centrale.

Si on reprend notre signal brut et qu’on le passe à la bascule, on obtient ceci :

408.JPG
Ici, le seuil de déclenchement des fronts montant et descendant du signal est identique et est fixé à 2 V. Ces seuils pourraient être différents, surtout avec un signal périodique dissymétrique comme c’est le cas pour notre capteur.

Dès que le signal montant dépasse 2 volts, la bascule (le circuit appartient à la famille des amplificateurs) donne naissance, de manière quasi-instantanée, à une tension prédéfinie (ici, 2,7 volts). De même, dès que le front descendant intercepte le seuil bas de déclenchement, la tension émise par la bascule retombe immédiatement à 0.

Le circuit transforme donc le signal brut (en bleu) en un signal parfaitement calibré (en vert) : la tension ne peut prendre que deux valeurs et tous les parasites ont disparu.

Vu la manière dont la doc est rédigée, je suppose que la valeur de la tension d’entrée dont il est question est, soit la tension de seuil, soit la tension délivrée par le trigger. Ce sont en effet les seules qui ne varient pas, quoi qu’il arrive.

L’utilisation de cette grandeur peut laisser perplexe : toutefois, lors de nos échanges avec le regretté Volta, nous pensions qu’une interface OBD judicieusement utilisée pouvait aussi permettre d’identifier l’étage du calculateur défaillant. En l’espèce, si on a une tension capteur à l’OBD mais pas de valeur de vitesse aux roues, cela pourrait signifier que le trigger est opérationnel mais que le circuit convertissant la fréquence en vitesse est HS. De même, si on n’a rien en tension et rien en vitesse, cela pourrait signifier que c’est le d’abord le trigger qui a pris un shoot...

La largeur de l’impulsion vaut t et le cycle total T. On peut calculer le rapport t/T et compter le nombre d’impulsions durant un laps de temps précis (10 millisecondes, par exemple) ce qui permet d’identifier toute anomalie dans le signal.

C’est sans doute ce que l’ECU d’ABS réalise et c’est ce que je craignais initialement comme panne, car le fait d’être limité en vitesse par l’interface OBD ne permet pas de poser un diagnostic fiable sans oscilloscope.

Une coupure ou un court-circuit francs du capteur ou de la ligne sont des cas d’école : pas de signal, pas de tension, le défaut est détectable en dix secondes.

Si, par contre, on est confronté à un défaut du noyau magnétique (aimant fêlé en raison d’un choc ou d’un serrage excessif, ce qui aboutit à deux pôles nord et deux pôle sud) entrefer mal réglé, ligne de transmission coupée ou en court-circuit intermittent, la détection du défaut devient beaucoup plus acrobatique.

Le pire est un défaut du noyau magnétique : comme le montre la figure ci-dessous, les caractéristiques magnétiques du capteur dépendent de la masse métallique évoluant à proximité du capteur. Avec un noyau magnétique perturbé ou endommagé, le signal change totalement. Évidemment, un tel défaut est indétectable à l’ohm mètre, cet instrument ne s’intéressant qu’à l’intégrité du bobinage :

409.JPG
La planche suivante illustre ce qui se passe en cas de faiblesse du diélectrique du fil conduisant le signal au calculateur :
410.JPG
Supposons que la tension de claquage soit de l’ordre de 3,5 volts. Dès que l’isolant « perce », la tension retombe à 0 car le circuit présente alors un défaut qui le met à la masse. Le niveau de tension intercepte donc le seuil de déclenchement descendant du trigger au point indiqué par le repère. La bascule ramène donc la tension à 0 instantanément.

La largeur d’impulsion n’est plus du tout la même (t/T a été divisé par plus de trois) ; mais la fréquence ne change pas, car le nombre d’impulsions décomptées en un temps donné ne changera pas.

Pour que la fréquence change, il faudrait que plusieurs impulsions passent à la trappe.

La détection de ces deux défauts dépend donc de la conception des programmes de calcul, à laquelle généralement personne n’a accès, caviardage systématique oblige ; d’où le recours impératif à l’oscilloscope pour vérifier de manière absolument fiable les capteurs.

On va voir maintenant qu’une autre piste doit être explorée, ce qui conduit à mettre cette possibilité de panne entre parenthèses pour l’instant.

En comparant les fichiers des deux Disco, il est apparu que la grandeur « Shuttle Switch » différait.

Le fichier ci-dessous, issu du 4x4 de Pascal, montre le rapport existant entre la moyenne des quatre capteurs et la valeur de ce qui est probablement le courant traversant les deux vannes navette :

411.JPG
Sur le Disco de Laurent, cette valeur est de 50 et elle ne varie pas.

Après échanges entre nous, il s’est avéré que Pascal avait freiné en début et en fin d’essai. Sur son Disco, on passe donc bien de la position « pédale enfoncée « à « pédale relâchée » puis pédale de nouveau enfoncée.

Par contre Laurent n’a jamais freiné mais le courant dans le circuit correspondrait pourtant au cas de figure « pédale complètement enfoncée ». Information en contradiction avec le capteur de position de la pédale de frein (car il me semble qu’il y en a un) d’où l’apparition d’un défaut.

La question est de savoir pourquoi cette situation conduit à l’inscription d’un code défaut renvoyant au capteur de vitesse de la roue AVD dans les registres du calculateur.

Et aussi de comprendre comment les résistances permettant au calculateur d’analyser l’action du conducteur sur les freins se trouvent incorporées dans le circuit alors que la pédale de frein n’est pas sollicitée.

Pour ne pas alourdir davantage un texte un tantinet copieux — et ce d’autant plus que je n’ai pas encore analysé en détail le fonctionnement du bloc ABS — je vais juste esquisser une hypothèse.

Les vannes navettes peuvent être vues comme des portes logiques régissant un circuit à trois voies : elles mettent en communication, soit le réservoir avec le circuit de freinage actionné par le conducteur, soit le réservoir avec la pompe hydraulique lorsqu’elle intervient seule.

S’agissant d’un circuit en X, il y a donc deux vannes.

Au vu de ce qui lui remonte sur l’état logique du circuit hydraulique, le calculateur du 4x4 de Laurent considère que la pompe n’a pas accès au réservoir de liquide de frein. Or si la fonction HDC est appelée, la pompe devra pouvoir prélever le liquide nécessaire au pilotage automatique des freins directement dans le réservoir, ce qui est impossible puisque la vanne pilotant ce circuit est déclarée fermée.

La fonction ne peut pas s’enclencher et c’est précisément ce que remonte l’OBD.

Pourtant, on vient de voir que lorsque la vitesse tourne aux alentours de 4 km/h, ce qui est précisément le cas pour le HDC, les capteurs de vitesse répondent parfaitement. Ce n’est donc pas un problème de capteur de vitesse qui empêche d’actionner cette fonction.

J’avais initialement soupçonné le moteur de la pompe d’une défaillance, mais l’une des tentatives de Laurent a montré que cet organe semblait opérationnel.

Il semblerait donc qu’on tienne un début de cohérence dans l’analyse du défaut ; mais cela nécessite une nouvelle série d’essais et mesures…

À suivre !
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Normand 1400
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par Normand 1400 »

La suite du film…

L’examen au Nano a confirmé l’anomalie au niveau du circuit navettes.

Le calculateur d’ABS récupérant des infos moteur — probablement pour calibrer la puissance du freinage sélectif lorsque la fonction contrôle de traction est activée — il suffit de choisir dans le catalogue proposé :
  • la vitesse moyenne est la moyenne arithmétique des vitesses instantanées remontées par chaque capteur de roue ;
  • le régime moteur est exprimé en t/mn ;
  • la position du transducteur d’accélérateur est exprimée en %;
  • et enfin, le niveau de tension du circuit navette.
412.JPG
On voit nettement le lien entre tous les paramètres : la vitesse moyenne du véhicule augmente avec le régime moteur, qui lui-même augmente dès qu’on accélère. Et inversement.

Et comme Pascal fait plusieurs fois passer son pied droit d’une pédale à l’autre pour freiner (c’était le but de l’essai) on voit bien le travail des navettes qui, comme leur nom l’indique, effectuent une navette en fonction de la pression dans le circuit de freinage.

Et l’essai est très bien exécuté, car la manœuvre est effectuée très rapidement ! Le graphe ci-dessous montre que le délai maxi vu par le Nano entre le moment où le pied passe de l’accélérateur au frein ne dépasse jamais une seconde…

413.JPG
La même manip a été réalisée sur le 4x4 de Laurent, à part qu’avec une boitoto, c’est un peu plus compliqué…

Qu’importe, on voit bien que du côté du circuit navettes, c’est l’électrocardiogramme plat… :sm11:

414.JPG
Il est donc nécessaire de s’intéresser à ce circuit navette.

En réalité, ce qui est mesuré par le calculateur est une tension et non d’un courant. Cette info est déduite (on ne l’a pas encore mesurée, mais ça ne saurait tarder) de la doc du Nano mise en ligne par Laurent le 30/10/2023 à 17:59 (fichier FONCTIONS DIAGNOSTIQUE DE L ABS-SLS SLABS DiscoveryII_V2_05).

Cinq cas sont possibles et la première loi d’Ohm (U=R·I) qui exprime que dans un circuit simple parcouru par un courant continu, la différence de potentiel (la tension) est égale au produit de la résistance (exprimée en ohms) par le courant (exprimé en ampères) permet l’analyse rapide des différents états du circuit.
  • la coupure franche : la doc fait état d’une valeur devant être comprise entre 160 et 255, on en déduit que cette valeur correspond à la tension maximale générée par le calculateur. La résistance étant infinie, la tension serait en théorie elle aussi infinie. Comme c’est physiquement impossible, la tension aux bornes du circuit se stabilise à la tension maximale que peut fournir le générateur (ici l’ECU) soit entre 160 et 255 mV ;
  • le court-circuit franc : dans ce cas, la résistance du circuit est celle du fil, soit virtuellement 0. Donc la tension est elle aussi nulle. Noter que le courant pourrait prendre une valeur quasiment infinie ce qui, là encore, est physiquement impossible. Par contre, le transistor de sortie (je subodore que le module du calculateur qui pilote le courant en question est un amplificateur) va faire la gueule, car il va débiter plein pot. Il conviendra donc, lors des mesures ultérieures, d’éviter ce cas de figure ;
  • entre ces deux extrêmes, on trouve trois cas « normaux » : une, deux ou trois résistances dans le circuit, qui correspondent à la position occupée par les navettes. La loi d’Ohm s’appliquant normalement, si on connaît la valeur de chaque résistance, on connaîtra la chute de tension et c’est par cette valeur que le calculateur connaîtra la position des vannes.
Par ailleurs, il est à peu près certain que, comme tous les circuits de ce type, le calculateur délivre un courant constant lorsque la plage de résistance du circuit est normale, soit, grosso modo, entre 800 et 4 000 Ω.

La photo suivante, issue de la photothèque de Pascal, montre à quoi ressemble ce circuit :

415.jpg
à droite, l’interrupteur, actionné par la vanne navette, permet de court-circuiter une des résistances ;
à gauche, la résine dans laquelle les résistances sont noyées ;
au milieu, la prise permettant de fermer le circuit entre le calculateur et la masse.

Ce circuit avait déjà été modélisé par Pascal :

416.jpg
On voit bien que les contacteurs de navettes peuvent « shunter » deux des résistances dès que les vannes remontent sous la pression du liquide de freins. Chaque vanne remontant l’information d’une des branches du circuit hydraulique principal, le calculateur a donc une parfaite vision de ce qui se passe.

Voici ce qui a été demandé comme essai à Laurent :

Tu ne mets pas le contact.
Tu débranches tous les fils du bloc ABS.
Tu branches un ohmmètre, un toucheau sur le fil vert jaune de ton schéma, l’autre sur la masse (je parle des fils sortant du bloc navettes).
Si les résistances sont intégrées au bloc navettes, ce qui me paraîtrait logique, tu dois lire 1 000 Ω.
Tu freines, tu dois lire 3 000 Ω.



Résultat des courses : 1 267 Ω, quelle que soit l’action sur la pédale de freins.

Le résultat de l’OBD est donc confirmé.

La tension restituée par le Nano étant de 50 mV, on en déduit que le courant de mesure émis par le calculateur est d’environ 40 µA.

Et la manip demandée à Laurent est :

Là, on n’a plus le choix, le moment est venu de sortir la boîte à clous…
Tu déposes la platine supportant les contacteurs de navettes.
Après nettoyage, tu inspectes soigneusement les pièces qui ne doivent présenter aucune trace de liquide de frein, d'humidité ou de fissure. Pour les fissures, le plus simple est d’examiner les pièces quand le solvant (le savon industriel est pas mal pour ça) ne s’est pas encore complètement évaporé : les fissures, s’il y en a, seront bien visibles à ce moment.
Tu mesures la résistance du circuit (tu n'as que deux fils, donc pas de risque d'erreur) à l’ohmmètre sans toucher quoi que ce soit et tu nous dis ce que tu trouves comme résistance.
Puis tu appuies sur chaque contacteur, l'un après l'autre, puis les deux en même temps. Et tu nous dis ce que tu lis comme résistance dans ces trois cas.
Tu nous dis aussi si tu sens les contacteurs « jouer » ; s’ils sont gaulés comme je l’imagine, ils doivent s’enfoncer légèrement (les soufflets doivent se raccourcir) et émettre un minuscule « clic ».


À suivre ! :wink:
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laudisco
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par laudisco »

Bonjour tous le monde, voilà la platine navettes est démontés
Résultats des mesures:
3.011 K
Appuie sur 1 interrupteur : 2.016 K
Appuie sur l'autre interrupteur: 2.016 K
Appuie sur les 2 interrupteurs à la fois: 1.020K
J'en deduit que la platine est bonne :sm11:
Bonne journée
Amicalement Laurent
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Normand 1400
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Re: Discovery II : modulateur ABS hors service

Message non lu par Normand 1400 »

En effet! :wink:

Lors de ta mesure de ce matin, avais-tu conservé les fils que tu avais rajoutés pour la réparation?

En effet : alors qu'électriquement, la platine navette était physiquement totalement déconnectée du reste du circuit — et notamment du calculateur — les « valeurs platine navettes » pièce montée sur le véhicule n'étaient pas bonnes alors que, platine déposée, elles le deviennent... :mrgreen:

D'ailleurs tu n'as pas tout à fait la même valeur mini : 1 020 Ω aujourd'hui (d'ailleurs je préfère cette nouvelle valeur, très proche de la valeur théorique) contre 1 267 Ω hier et ça, ça veut dire que le cheminement du courant n'est plus le même.

Un infime détail a donc dû changer entre les deux mesures (un fil en plus ou en moins entre la platine et l'ohmmètre, une masse planquée dans un coin sombre qui a été neutralisée par la dépose de la platine, etc.) et ce détail a évidemment un rapport avec ce qui met le brin dans le fonctionnement du système.

Après, j'ai d'autres idées, mais on va déjà creuser la piste « électrique » sachant que là, il devient assez évident que le Diable est dans les détails, ce qui signifie que tout ce que tu vas faire (ou as déjà fait) devra être soigneusement repéré et comparé... :wink:

Un peu taquine, l'affaire, mais au moins, l'ombre du calculateur à l'ouest semble cette fois s'éloigner sérieusement, ce qui n'est pas rien! :sm11:
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