Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Reconnaitre un moteur, restaurer une culasse...

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Pierre-A
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Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Pierre-A »

Bonjour à tous,
Nouveau sur le forum ( récent propriétaire Land ) je viens soumettre mon problème à votre expertise.
Il y a trois mois la vis du galet tendeur de courroie s'est cassée entrainant le décalage de la courroie, envoi chez le charagiste le plus proche qui a recalé le moteur et changé la courroie, verdict : le moteur tourne, pas de bruits bizarre, pas de perte de puissance. Problème, le voyant d'huile s'allume dès que le moteur monte en température. On teste le circuit, baisse de pression à chaud, il change la pompe à huile, la crépine, vérifie le filtre à huile (qui est neuf) et.........le problème perdure, on a 1.2 bars à froid et dès que l'huile chauffe on tombe à 0.4 0.5 le voyant au tableau de bord s'allume et s'éteint dès qu'on accélère pour se rallumer au ralenti. Sur conseil concession Land Rover il a mis une huile plus épaisse ( 10 W 60 ) ça n'a rien changé.
Pour le garagiste il y a une fuite interne, sa solution : on démonte tout et on est pas sûr de trouver la fuite :roll: ou on change le moteur, environ 9000 € entre l'achat d'un moteur d'occasion plus la main d'oeuvre :shock: j'adore cette voiture mais là ça devient chaud.
j'aurai aimé avoir votre avis, peut-être une idée sur l'origine du problème ou alors la confirmation que le moteur ( 158 000 kms ) est rincé.
Merci d'avoir pris le temps de me lire.
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The Pater
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par The Pater »

Est-ce que le niveau d'huile descend (perte d'huile vers l'extérieur du moteur) ?

A+
Ingénieur :
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Ze Fifi
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Ze Fifi »

Là tu les cumules, casser une vis de tendeur ce n'est pas commun :(

C'est après réparation de cette panne que ton problème de pression est apparu? Effet secondaire de la panne ou de la réparation. Les culasses ont elles été déposées pour contrôler les soupapes et voir si il y avait eu contacts avec les pistons?
:)
Pierre-A
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Pierre-A »

Non pas de fuite visible à l'extérieur du moteur.
Le moteur n'a pas été démonté pour voir si quelque chose avait bougé, pour l'instant les travaux effectués sont changement des courroies et pompe à huile.
Pierre-A
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Pierre-A »

Et oui, le problème est apparu après la réparation.
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Normand 1400
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Normand 1400 »

C'est peu courant d'avoir des questions sur les 4x4 récents... :wink:

Alors bienvenue!

Moteur rincé? J'y crois pas.

Par contre, comment est régulée la pression d'huile sur ce moteur? Vu l'engin, ça m'étonnerait beaucoup que ce soit une soupape de décharge classique ; en d'autres termes, il se pourrait que la pression d'huile soit pilotée électroniquement, auquel cas le champ à investiguer devient assez ... vaste! :sm11:

J'adore la solution consistant à mettre de l'huile plus visqueuse pour tenter de régler le problème ; doutent de rien, les mecs! :mrgreen:
Pierre-A
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Pierre-A »

D'après le garage le circuit d'huile est simple, je suis pas sûr qu'il y ai de l'électronique là-dedans.
Quant au fait de mettre une huile moins fluide, effectivement venant de la part d'un garage Land 🤔
Ze Fifi
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Ze Fifi »

Un peu de lecture:

https://www.disco3.co.uk/forum/topic183879.html


Donc ta pression d'huile est anormalement basse :?

J'imagine vu qu'il y a eu changement de la pompe à huile que le mécanicien a regardé le clapet de décharge afin de voir qu'il n'y ait pas un corps étranger qui le bloque ouvert.

Vu que le moteur n'a pas été déculassé on ne sait pas si il y a eu des contacts pistons - soupapes. Je n'ai pas trouvé d'indication sur le TDV6 pour savoir si il est doté de poussoirs hydrauliques, car cela pourrait être un élément qui a pris en cas de contact piston soupape. Enfin, en ne souhaitant pas être un oiseau de mauvais augure, un contrôle des coussinets bielles - vilebrequin et ceux d'arbres à cames, en croisant très fort les doigts que ce ne soit pas çà, ou le vilebrequin cassé, car c'est moteur HS. :sm1:
:)
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Normand 1400
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Normand 1400 »

Après ce premier tour de piste, la suite me paraît bien en phase avec la mécanique contemporaine :
  • personne ne semble connaitre ce moteur, notamment ici, mais pas que (logique, ces engins s’inscrivent dans un contexte différent, à savoir que leurs possesseurs n'y mettent pas le nez pour de multiples raisons). Cela n'a aucune importance, pourtant, car un moteur reste un moteur ;
  • personne n'a la doc (donc en réalité, personne ne sait de quoi il parle). C'est ça la vraie difficulté car sans analyse de la conception de ce moteur, impossible de poser un diagnostic sérieux ;
  • les pros. Le modèle économique dans lequel ils sont contraints d'évoluer font qu'ils sont largués — faute de pratique — dès que les choses se compliquent un peu : entre la concession du coin qui propose une huile avec le risque de dégrader pour de bon le moteur et ton garagiste qui te propose une solution économiquement irrecevable et techniquement débile (c'était à lui de faire le diagnostic et de te proposer, tout en prenant sa part de risque d'« homme de l'Art » comme cela se pratiquait à une certaine époque, des interventions ciblées progressives et modulées au lieu de partir dans un délire complet qui lui permet de se couvrir quoi qu'il advienne) le mieux serait de s'en passer.
A ce stade, la question est simple : on peut t'aider, mais cela nécessite de disposer de la doc.

Les questions à voir :
  • je ne suis pas persuadé que la rupture de la fixation du tendeur soit la cause du problème ; le contraire doit être envisagé, mais ça dépend de la conception du tendeur (tracé de la courroie) ;
  • combien y a-t-il d'arbres à cames sur ce moteur et comment sont-ils pilotés (présence ou pas d'une poulie déphaseuse, auquel cas la pression d'huile passe obligatoirement sous gestion électronique) ;
  • comme dit Ze Fifi, présence ou non de poussoirs hydrauliques, car effectivement, si l'un d'eux est cassé, cela peut occasionner une forte perte de pression d'huile. Mais le fonctionnement du moteur en serait affecté, la gestion de la soupape concernée étant HS ;
  • comment sont fixés les arbres à cames sur la culasse? Si on imagine qu'un des paliers s'est déformé ou a sauté à cause du décalage de la distribution, la canalisation d'huile sous pression lubrifiant ce palier débite à l'air libre, ce qui cause évidemment une importante perte de pression. Je rejoins donc Ze Fifi : c'est la distribution qu'il fallait examiner en premier en non la pompe à huile ;
  • état des paliers de la ligne d'arbre : vu le couple de ce type de moteur, notamment à bas régime, les lignes d'arbres actuelles sont extrêmement solides. Je ne crois pas un instant que la tienne ait pu être endommagée. Sauf à lui coller une huile trop visqueuse, ce qui en dit long sur les connaissances fondamentales des pros. :mrgreen:
Il y aurait sans doute d'autres questions après examen approfondi de la doc.

A toi de nous dire ce que tu veux faire.
Ze Fifi
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Ze Fifi »

Normand 1400 au sujet du vilebrequin c'est normalement une pièce sans histoires sur les moteurs modernes, sauf le TDV6 :evil:

Faute d'ergots de blocage les coussinets tournent et les trous de lubrifications ne sont plus en face des trous dans le bloc, et à sec ça ne dure pas longtemps et l'autre panne est la rupture de vilebrequin comme cela:

https://www.facebook.com/newman4x4/vide ... cale=fr_FR

Sans être courant cela arrive trop souvent pour être passé sous silence ;)
:)
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Normand 1400
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Normand 1400 »

:shock:

Merci, Ze Fifi!

Déjà que j'ai beaucoup de mal avec la mécanique du moment et tout ce qui gravite autour (entretien, documentation, analyse des problèmes, etc.) tu en rajoutes une bonne couche... :mrgreen:

Une casse vilebrequin, honnêtement, je ne pensais plus ça possible : je comprends mieux ton point de vue.

Par contre, la page FB que tu proposes accentue le doute que j'ai eu en lisant le début du propos de Pierre-A et notamment la rupture de la vis de fixation du tendeur de courroie : derrière toutes ces avaries majeures autant qu'atypiques, n'y a t-il pas un problème de conception/gestion du circuit d'huile? Si la pompe est dimensionnée trop juste ou si son asservissement dérive trop vite, on peut alors avoir des ruptures de paliers à n'importe quel endroit et à n'importe quel moment.

J'imagine que personne ne connaît la courbe théorique débit/pression de cette pompe ni surtout la courbe qu'elle sortait au moment des différentes casses répertoriées? C'est pourtant la base : n'importe quel réparateur un peu sérieux de 2 temps (scoots, motos, moteurs hors bord et que sais-je encore) lubrifié par pompe de dosage maîtrise cette question...
Pierre-A
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Pierre-A »

Merci beaucoup pour ces informations.
Cela étant je me dis que si une pièce vitale du moteur avait un problème, il ne tournerait pas correctement voir pas du tout, mais peut-être que je me trompe.
D'après ce que je sais c'est un moteur de conception Peugeot et il est loin d'être d'une fiabilité tip top. L'autre souci est que pour travailler sur le moteur il faut décaisser l'engin 😖 .... conception au top de la facilité.
La question est : si il y a fuite, où peut-elle être et quelle est sa gravité, vu qu'au démarrage ( donc à froid) il n'y a pas de problème de pression ni quand le moteur tourne au-delà de 2000 tours.
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Normand 1400
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Normand 1400 »

Pierre-A a écrit :
03/02/2024 18:25
La question est : si il y a fuite, où peut-elle être et quelle est sa gravité, vu qu'au démarrage ( donc à froid) il n'y a pas de problème de pression ni quand le moteur tourne au-delà de 2000 tours.
D'après les symptômes que tu décris, il y a nécessairement une fuite : la pompe étant neuve, on peut en effet supposer que son débit nominal est correct et que le circuit de dérivation du filtre en cas de colmatage fonctionne correctement. En d'autres termes, si la pression ne monte pas, c'est que la résistance du circuit est trop faible.

C'est comme en électricité, en somme : si tu veux conserver la même chute de tension aux bornes d'une résistance dont tu as réduit la valeur, il te faudra augmenter l'intensité parcourant le circuit. Tant que ton générateur peut encaisser l'augmentation d'intensité requise, la tension sera conservée. Mais si le générateur jette l'éponge (faute de puissance) la tension aux bornes de ta résistance ne sera plus atteinte.

En hydraulique, la tension = la pression et l'intensité = le débit.

En mettant une huile plus visqueuse, tu augmentes artificiellement la pression car la résistance de ton circuit a augmenté à cause des pertes de charges, plus élevées avec un fluide visqueux. Mais tu réduis le débit, ce qui est dangereux sur un moteur poussé, notamment parce que la chaleur créée par les frottements dans les paliers lisses (équipage mobile et arbres à cames) ne peut plus s'évacuer suffisamment vite.

Avec la viscosité préconisée, l'huile étant plus « frottante » à froid, le phénomène se reproduit, mais dans une moindre mesure ; d'où une pression insuffisante une fois le moteur en température.

Dans ton cas, il suffit qu'une des canalisations de graissage débite à l'air libre — ou que le jeu sur un ou plusieurs paliers soit trop important — pour faire chuter la résistance globale du circuit. Le débit d'huile va alors se diriger vers l'endroit de la fuite, mettant tous les autres paliers en danger puisque le débit les irrigant sera devenu trop faible, surtout si la pompe à huile a été calculée un peu juste.

Le problème de distribution décalée que tu rapportes nous amène, avec Ze Fifi, à suspecter un débit d'huile excessif — à l'origine de la baisse de pression générale du circuit — au niveau de la distribution, car c'est elle qui a morflé. Soit au niveau d'un poussoir hydraulique si ce moteur en est équipé, soit au niveau d'un des paliers d'arbre à cames qui se sera — au mieux — déformé si la soupape qu'il commande a touché le piston, soit qui sera — au pire — cassé. Dans les deux cas, l'espace interstitiel entre l'arbre et le palier est beaucoup plus important que prévu, ce qui occasionne une fuite, l'huile n'étant plus obligée de montée en pression entre l'arbre et son palier.

D'où la nécessité de commencer par le contrôle des arbres à cames et de leurs paliers, ce qui nécessite, dans un premier temps, de déposer les caches culbuteurs.

Tout cela n'étant évidemment valable que si la pression d'huile est régulée par une soupape classique ; d'où ma question du début.

Le problème sur un V6, qui comporte au moins deux arbres à cames (peut être quatre, d'où l'une de mes questions) est qu'au démarrage, l'huile met un « certain temps » avant d'atteindre les paliers, nombreux et éloignés de la pompe à huile. Si, de plus, le moteur est équipé d'un stop and start, à chaque redémarrage, rebelote. Tu peux alors avoir une usure importante aux paliers qui va aggraver le phénomène. Et si, en prime, le moteur est équipé de poussoirs hydrauliques, ceux-ci vont compenser l'usure qui, sur les anciens moteurs, permettait à un mécanicien expérimenté de se faire une idée de la dégradation des paliers via la dérive des jeux aux soupapes.

Perso, je n'aime pas trop tous ces trucs destinés à réduire l'entretien : en permettant au moteur de continuer à fonctionner normalement, ils masquent des dégradations à bas bruit. Et le jour où ces dégradations deviennent critiques, c'est un ou plusieurs organes vitaux qui morflent.

Sur les anciens moteurs comme le mien, l'arbre à cames est situé beaucoup plus près de la pompe à huile et le réglage des culbuteurs est à effectuer tous les 20 000 km : les risques sont donc très atténués.

Moteurs rustiques v/s moteurs performants, le débat n'est pas nouveau... :wink:

Par ailleurs, si le jeu aux paliers d'arbres à cames est trop important, cela peut générer des vibrations dans les arbres, lesquelles peuvent se répercuter dans la courroie de distribution. Et si on a le bol que des résonances s'installent, cela peut expliquer la rupture de la fixation de ton tendeur.

D'où ma remarque sur un possible mélange des causes et les effets.

Enfin, si la pression tarde à s'établir dans le circuit de graissage, on peut également observer de micro grippages en phase de démarrage qui, comme le rapportait Ze Fifi, peuvent provoquer un entraînement des coussinets de la ligne d'arbre — ce qui signifie interruption totale du graissage sous pression par désalignement des perçages conduisant l'huile dans la partie active du palier — dont l'issue est en principe une ou plusieurs bielles coulées. Ou soudées au vilebrequin, ce qui pourrait expliquer les casses rapportées.

Noter que dans ce cas, la pression d'huile restera quasiment normale — voire un poil trop élevée si la soupape de régulation fait bien son boulot — vu que l'huile aura de grandes difficultés à passer, les sections de graissage étant significativement réduites à cause des déplacements des coussinets.

Tout ça pour dire que la mesure de la pression d'huile n'est pas toujours suffisante, surtout avec un moteur un peu vicieux comme ce V6 semble l'être : d'où ma question sur la courbe débit/vitesse de cette pompe, cruciale dans le cadre d'une analyse du risque digne de ce nom.

Ai-je été à peu près clair?
Pierre-A
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Pierre-A »

Tout à fait clair et pédagogue, même un néophyte comme moi arrive à comprendre d'où peuvent venir les problèmes rencontrés.
Mais si j'ai bien compris, aujourd'hui j'ai deux solutions :
1 on décaisse, on démonte le moteur pour identifier d'où vient la fuite, on répare et on remonte.
2 on fait un échange standard.
Sachant que dans les deux cas il faut décaisser pour travailler sur le moteur, donc travaux extrêmement lourds.
Merci à tous de vous être penché sur mon cas et d'avoir apporté des éléments de réflexion.
Bonne soirée.
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Normand 1400
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Normand 1400 »

Pierre-A a écrit :
03/02/2024 23:00
1 on décaisse, on démonte le moteur pour identifier d'où vient la fuite, on répare et on remonte.
Non, tu en as trois dont une — celle que je vais maintenant détailler — est la plus intéressante et aussi la moins onéreuse... :wink:

Le contrôle de la distribution est en principe possible sans déposer grand chose.

Je dis en principe, car sans la doc du moteur, impossible d'être catégorique. Je pense notamment à un modèle d'autorail mazout, pas si ancien que ça, où les mecs avaient tellement bien géré la conception qu'il fallait sortir le moteur pour régler la culbuterie...

Il va sans dire que les mécanos de la SNCF ont apprécié cette conception avant-gardiste comme quoi, même en ferroviaire, on arrive maintenant à trouver des incompétents, ce qui est relativement nouveau malheureusement! :mrgreen:

Si, comme je l'espère, la vérification de la culbuterie sur ce moteur a été pensée par des gens ne souffrant pas d'un chaos mental avancé, la manip est raisonnable financièrement.

Techniquement, comme déjà dit, il faut contrôler que les pièces n'ont pas été déformées ou cassées lors de l'avarie du tendeur. Ce contrôle comprend plusieurs étapes dont la première est simplement visuelle : on dépose le cache culbuteur et on regarde.

Là encore, je ne comprends pas que le garage n'ait rien vérifié et se soit contenté de recaler le moteur. Sauf à ce que le décalage visible lors de l'ouverture du carter de distribution ait été infime, mais honnêtement, j'ai de très gros doutes.

Il faudrait que tu nous décrives précisément les circonstances de l'avarie et la réaction du moteur (arrêt brutal, ratatouillis monstre, etc.).

Si, après avoir tombé les caches culbuteurs on voit quelque chose d'anormal, c'est mal parti.

Si on ne voit rien il faut, compte-tenu de la gravité potentielle du pépin, passer à l'étape suivante. En effet, un tendeur de courroie de distribution qui saute — là encore, sans la doc, difficile d'être catégorique car ça dépend du cheminement de la courroie — c'est un déphasage de plusieurs dents minimum. Sachant qu'au-delà de trois dents, on est à peu près sûrs qu'un ou plusieurs pistons ont tapé leurs soupapes (si on a quatre soupapes par cylindre, là, c'est le Nirvana) cela signifie qu'il faut absolument vérifier que tout est au carré là-dedans.

Si les dégâts sont minimes (genre une soupape dont la queue est légèrement gauchie et frotte dans son guide, ce qui, pourtant, la condamne à court terme) le moteur peut quand même tourner à peu près rond et sans bruit ; autrement dit, il est toujours impossible d'être sûr que tout va bien, surtout avec les injections électroniques capables d'ajuster le dosage à chaque injecteur afin de réguler aux petits oignons le régime de ralenti.

Pour être absolument certain que tout va bien, il n'est pas encore nécessaire de déculasser, mais il faut déposer le ou les arbres à cames. Ce faisant, toutes les soupapes, repoussées par leurs ressorts, vont se caler spontanément en position fermée ; il suffit donc de vérifier si les queues dépassent toutes de la même valeur. Si ce n'est pas le cas, c'est qu'il y a du dégât et là, le déculassage s'impose sachant que, si les stigmates sont inquiétants, genre piston très marqué — voire morceaux de métal s'étant promenés un peu partout — il faut également vérifier l'embiellage (risque de bielles tordues ou de vilebrequin déformé) et là, la dépose du moteur (décaissement comme tu dis) s'impose.

Mais pas avant!

Par contre, ce n'est plus du tout la même chose et, pour un non mécanicien comme tu sembles l'être, ça veut dire moteur à remplacer car la réfection d'un ensemble mécanique ayant souffert à ce point est un travail assez délicat, en tout cas bien plus complexe que l'assemblage d'un moteur neuf car la métrologie (vérification détaillée de toutes les pièces) prend alors une importance capitale.

Je me souviens — à mes débuts, ce qui date un peu :mrgreen: — avoir procédé au dégauchissage d'une bielle sous le regard bienveillant d'un mécanicien expérimenté : là où il avait mis moins de dix minutes, j'ai mis trois bonnes heures et, pourtant, je pense ne pas avoir deux mains gauches... :sm11:

Et on disposait de tout le matériel (axes rectifiés, marbre, comparateurs, dégauchisseuse à vis, etc.).

Ça donne une idée de l'ampleur du problème et des coups d’œil et de patte qu'il faut pour se lancer dans pareille aventure. Sachant que le même gus replaçait, à moins de trois centièmes de millimètre près, en une demi douzaine de coups de massette cuivre maximum, le maneton d'un vilebrequin de moto après remplacement du roulement de tête de bielle.

Ça calme. :sm6:

Il se trouve que le modèle économique dans lequel on baigne aujourd'hui est devenu totalement incompatible avec un travail de ce niveau de technicité qui, outre des compétences étendues et une succession de phases techniques très chronophages, nécessite un outillage dont quasiment plus personne ne dispose aujourd'hui. Pour faire court, le niveau de la plupart des interventions documentées sur ce forum dépasse très largement les compétences et, surtout, l'expérience des mécaniciens professionnels contemporains ce qui signifie qu'avant même de parler gros sous, il est devenu totalement illusoire d'espérer trouver un plateau technique et humain (un garage et un atelier spécialisé) capable de réaliser un tel travail.

Pour en revenir au sujet, si tu as la chance que les soupapes soient intactes — ce dont je doute — le fait d'avoir déposé les arbres à cames, les chapeaux de paliers et les poussoirs permettra le contrôle complet de ces organes. Autrement dit, on aura réalisé d'une pierre deux coups : vérifié que la distribution a survécu à la rupture du tendeur et localisé une éventuelle fuite de pression du circuit d'huile.

Voili, voilu.
Gabrielle
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Gabrielle »

Bonjour,

4 soupapes par cylindre.
Poussoirs hydroliques.
Source https://youtu.be/QpE6gKqLfMM?feature=shared
Gemini Powered.
Pierre-A
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Pierre-A »

Il faudrait que tu nous décrives précisément les circonstances de l'avarie et la réaction du moteur (arrêt brutal, ratatouillis monstre, etc.).

Je revenais d'un trajet d'une trentaine de kilomètres, pas de bruit, pas de voyant, je me suis arrêté à un feu rouge, là encore rien d'anormal, quand c'est passé au vert j'ai accéléré et c'est à ce moment que je me suis rendu compte que j'avais calé.
Mais ça s'est passé sans aucun bruit ni rien d'anormal, j'ai juste calé.
Il faut que je vois avec le garagiste qu'est ce qu'il a verifié exactement et voir quel serait le coût de la vérification des soupapes.
Pour le décalage de la courroie, je ne veux pas dire de bêtise, mais il me semble qu'il m'a dit qu'elle s'était décalée d'un cran, à confirmer.
Ze Fifi
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Ze Fifi »

Pour Normand 1400:

https://youtu.be/rpUZoD5_Kjs vers 15 min tu vois le vilebrequin HS. Il me semble que sur sa chaine YT qu'il avait fait une vidéo spécifique sur ce pb
:)
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ludo59
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par ludo59 »

Dans cet épisode, LRTIME teste plusieurs pompes de marques différentes :
https://www.youtube.com/watch?v=z6sRSSltG8I
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Normand 1400
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Re: Chute de pression d'huile sur Disco 3 2.7 L

Message non lu par Normand 1400 »

Pierre-A : j'imagine que tu n'as jamais pu redémarrer...

La seule explication que je vois — mais elle ne me convainc absolument pas — c'est que le calculateur moteur a détecté un brusque et significatif changement du synchronisme arbres à cames/vilebrequin. C'est aussi probablement lui qui a stoppé le moteur lorsque la tension de la courroie s'est relâchée...

Pour autant, je n'ai aucune info sur une surveillance exercée par l'électronique sur les chronogrammes des différents arbres : l'angle de phase est calculé une fois au démarrage et même si le capteur d'arbre à cames claque une fois le moteur démarré, tant que le moteur n'est pas de nouveau mis à l'arrêt (avec purge des mémoires de travail du calculateur) il fonctionnera normalement.

Peux-tu demander au garage s'ils ont relevé, dans les mémoires du calculateur, un code défaut signalant une anomalie allant dans ce sens?

Autre point, le décalage relevé par le garage : ce n'est pas parce qu'ils ont relevé un déphasage d'une dent qu'il n'y a pas eu plus...

Donc l'argument justifiant de ne pas vérifier la distribution ne me convient pas non plus.

En effet, lorsque qu'un Diesel s'arrête, un des cylindres va « butter » sur sa compression. La masse d'air emprisonnée dans le cylindre concerné se comporte alors comme un ressort et repousse assez violemment le piston vers le bas.

Autrement dit, le moteur tend à repartir en sens inverse.

J'ai vérifié ça à partir des oscillogrammes de capteurs de vilebrequin : en plus de la chute brutale de fréquence du signal reflétant l'arrêt du moteur, on voit nettement le signal capteur s'inverser, ce qui signifie tout simplement que le moteur repart en arrière durant quelques millisecondes.

Le vilebrequin revient en arrière alors que l'inertie des autres pièces, notamment l'arbre à cames, tend à forcer leur mouvement dans le sens normal de rotation. Les forces d'inertie deviennent alors significatives mais c'est surtout la courroie ou la chaîne de distribution qui encaisse sous forme d'une inversion brutale de sa tension.

Je suis prêt à parier qu'une courroie mal tendue qui se serait décalée vers l'arrière serait, lors d'un arrêt moteur, parfaitement capable de ressauter d'une ou de plusieurs dents en avant. En d'autres termes, on ne sait rien de ce qu'a pu être l'ampleur réelle du déphasage.

De mémoire, il me semblait que Toyota, sur ses Land Cruiser 3 litres, avait travaillé sur cette question pour éviter justement que tout le véhicule ne « s'ébroue » au moment de l'arrêt du moteur. Mais je n'ai pas recherché car ce n'est pas le sujet.

En ce qui concerne les vidéos — du coup, j'en ai visionné d'autres — je suis toujours aussi réservé sur les messages délivrés par ce type de média (images souvent mal cadrées et pas nettes, rigueur des présentations très discutable, etc.).

A la volée, ce qui m'interpelle :
  • apparemment, sur les vidéos, il n'y a que deux arbres à cames : or je ne vois pas comment on peut commander quatre soupapes par cylindre avec un seul arbre à cames (dans ce cas, les soupapes ne sont pas alignées et il faut donc nécessairement un AAC pour l'admission et un autre pour l'échappement). La différence est de taille car s'il y a vraiment quatre soupapes par cylindre, on a quatre AAC, ce qui veut dire 16 paliers dans les hauts + 24 poussoirs hydrauliques à gaver = une demande colossale en huile sous pression avec une grande sensibilité à l’évolution des jeux aux paliers et aux poussoirs, en particulier au ralenti moteur ;
  • rupture du vilebrequin par défaut de lubrification : on ne voit pas nettement le faciès de rupture mais on voit (et il est dit et répété) que les paliers sont « comme neufs ». La vidéo du couple de British semble incriminer un problème métallurgique, ce que je crois également : la rupture passe par un des alésages de graissage, autrement dit, ça sent bon la concentration de contraintes, donc une rupture par fatigue, ce qui veut dire problème au forgeage et au traitement thermique. Tout ce que je sais, c'est qu'un moteur ayant cassé en raison d'un défaut de graissage n'a pas du tout cette gueule : tout est généralement explosé, y compris les hauts ;
  • rotation des coussinets : j'y crois pas non plus. Il me semble avoir lu que sur des moteurs un peu poussés, le montage tend à confiner légèrement les coussinets. L'effort de confinement est assez délicat à obtenir au montage ce qui nécessite de vérifier le serrage des coussinets dans leurs paliers (en plus des jeux classiques). Sur la vidéo, on trouve juste une vérification du jeu aux paliers, rien sur le confinement des coussinets ;
  • mesure du débit d'huile. L'idée est bonne mais là où je ne suis pas d'accord, c'est que le régime du moteur d'entraînement n'est pas mesuré lors de l'essai (il l'est avant, mais pas pendant, puisque le smartphone est alors utilisé comme chronomètre et plus comme stroboscope). Le problème est que sur une pompe, le débit varie généralement comme le rapport des régimes de rotation, la pression comme le carré de ces régimes et la puissance consommée pour entraîner la pompe comme leur cube. Or là, on s'intéresse au rendement hydraulique de la pompe, qui dépend de son usure. Il suffit donc d'une très faible variation de la vitesse du moteur entraînant la pompe pour que la pression fluctue significativement. Formulé autrement, le moteur pourra entraîner plus vite une pompe rincée qui semblera alors débiter à peu près le même volume sous la même pression. Or la question à traiter est : quid de la pression et du volume au ralenti moteur qui, par définition, est toujours le même quel que soit le degré d'usure de la pompe? Perso, j'avais réalisé un montage analogue il y a ... quelques années :sm11: mais j'avais contourné le problème en utilisant l'étage d'entraînement d'un banc Hartridge (le truc sert à régler les pompes d'injection) vu que j'en avait un à dispo. Évidemment, le moteur d'un tel banc est capable de maintenir une vitesse de rotation rigoureusement constante, quelle que soit la charge qu'on lui applique, ce qui est très difficile à réaliser sinon. Pour faire simple et pour conclure sur ce point, je n'accorde pas un grand crédit aux comparaisons présentées...
Je me pose aussi des questions sur la pompe à huile (il me semble qu'une pompe à géométrie variable aurait mieux répondu aux exigences de ce type de moteur) mais, c'est bon, j'arrête là. Ceux qui me lisent de temps à autre savent que la seule base de travail recevable de mon point de vue est une documentation technique digne de ce nom accompagnée de l’explicitation et de l'analyse plus ou moins poussée des phénomènes physiques sous-jacents.

Sans cela, on raconte tout et son contraire et on finit par se retrouver noyé sous une masse d'informations inexploitables.

Le pire côté du numérique, en somme.

Dommage, car le sujet est vraiment passionnant... :roll:
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