The Pater a écrit :Michelin n'a pas découvert l'utilité des sous marques en 1990. L'industrie et les écoles de commerce connaissent le principe depuis belle lurette.
Michelin s'est longtemps entretenu dans la culture mono-marque. Même arrivé au tournant des années 80, quand Michelin a racheté en France Kléber, c'était avant tout une absorption, plus ou moins arrangée par le gouvernement de l'époque pour empêcher un rachat par des japonais, et non une stratégie de déploiement multi-marques.
D'ailleurs, jusqu'à la fin des années 80 la culture mono-marque de Michelin était toujours tellement ancrée dans l'entreprise que, même en étant devenu propriétaire de Kléber, Michelin n'a pas du tout apprécié que Renault homologue du Kléber en première monte sur les Twingo du début des années 1990.
Le 'dogme' marketing c'était en effet qu'en acquérant le marché de première monte, on s'assurait du même coup une bonne part du marché de remplacement. Car les gens et/ou les garagistes avaient en effet tendance, assez généralement, à remplacer par de l'identique la première monte usée.
Bref, Michelin avait ce modèle marketing, et pour s'implanter aux Etats-Unis cela intéressait la firme de racheter Uniroyal Goodrich Tyres, notamment parce que la compagnie américaine avait des accords de première monte en Uniroyal avec GM.
Et c'est là que Michelin s'est rendu compte que les comportements étaient autres. L'américain moyen se fichait de remplacer à l'identique, il changeait ses pneus à peu près n'importe où, à la station où il s'arrête, et il n'achetait pas vraiment un pneumatique mais une prestation, à savoir une pose rapide avec un produit tout de suite disponible. Il prenait ce qui se présentait, pour lui c'est égal, peu lui importe que ce soit d'une autre marque, ou d'une sous-marque. En caricaturant, l'américain moyen roulait à vitesse très limitée, ne voyait pas l'intérêt de payer un pneumatique spécifique pour avaler des miles, en ligne droite, dans un break familial, à une allure de père peinard.
Michelin a intégré ainsi, via le rachat de Uniroyal Goodrich, l'intérêt de disposer aussi des sous-marques de la firme américaine, autrement dit de 'marques' de distribution dans les réseaux de stations, pour pouvoir exister sur le marché du remplacement...
The Pater a écrit :Cela ne veut en aucun cas dire que Hankook soit une sous marque de Michelin ou/et que Hankook fabrique des pneus Michelins rebadgés pour être vendus moins cher.
Pour contrer les pneus chinois, il y a le besoin de proposer au marché des alternatives du même acabit. Exemple, des pneumatiques coréens Aurora, King Star, Rotex... qui sont autant de sous-marques de Hankook.