Normand 1400 a écrit :Def e-Duck , tu n'as rien dans tes petits papiers qui relate de façon très nette le pourquoi des choix effectués par les British pour la conception de leurs boîtes?
J'ai cherché dans les archives. Si tu veux comprendre l'histoire
a posteriori, il va falloir suivre
1/ Premier acte :
- Dans les années 60, quand les anglais de chez Rover se sont mis en tête de monter un moteur américain V8 Buick 3.5 sur la plateforme de la P6, ils n'avaient aucune boîte de vitesse manuelle pour en soutenir le couple. Soit ils en développaient une, soit il en trouvaient une à adapter.
NB : Tu voies la plateforme P6 ? Celle qui a d'abord eu un 4 cylindres de 2.0l (la Rover 2000)... jusqu'à un V8 de 3.5l (la Rover 3500). Photo ci-dessous...
-Pour l'équiper d'une BVM, l'une des options envisagées était d'adapter une boîte allemande ZF, telle que BMW commençait à implanter dans ses 1800 TI. L'intérêt de cette boîte ZF - pour répondre au cahier des charges de Rover - n'était pas tellement d'avoir une 5e vitesse mais surtout de pouvoir supporter le couple. Toutefois la conception de la boîte ZF, faite pour une utilisation "sportive" (chez BMW, chez Porsche), ne convenait pas idéalement à la Rover 3500 S et à sa clientèle supposée.
- Rover a alors renvoyé le problème vers les ingénieurs de Solihull, qui avaient déjà travaillé à cette époque sur une boîte 4 vitesses accouplable au V8. Il s'agissait d'une boîte intégrant la boîte de transfert (NB:
vous aurez reconnu la LT 95...) Une boîte qui répondait certes aux besoins d'un Land Rover 101 FC ou d'un RR V8... mais n'était pas tellement adéquate pour équiper une Rover P6 !
- Bref, les ressources étaient restreintes, et le temps compté. La solution finalement retenue a été d'adapter l'ancienne boîte Rover de la Rover 2000 (2l litres 4 cylindres), de sorte à ce qu'elle encaisse le couple du V8 de la Rover 3500 S.
D'où quelques modifications. Par rapport à la boîte de la Rover 2000, la contenance du carter a été doublée, et l'arbre intermédiaire a été remanié de sorte à
entraîner une pompe à huile et permettre une lubrification forcée au lieu d'un simple barbotage. De plus, l'arbre intermédiaire a été doté de roulement côniques au lieu de cages à aiguilles.
Mais cette boîte - pour laquelle Rover recommandait une huile 20W - s'avérera à l'usage bruyante, grinçante, grippante, fuyarde... Pas sûr que tout le monde ait mis l'huile préconisée
Deuxième acte :
Rover envisage la succession de la plateforme P6, ce sera le
projet P8... eh bien non
![Mr. Green :mrgreen:](./images/smilies/icon_mrgreen.gif)
Car en parallèle Triumph envisage la sucession des Triumph 2000 et 2500, ce sera le
projet puma... eh bien non
Car le patron British Leyland oblige Rover et Triumph à s'associer pour un seul projet commun. Qui sera le projet RT01 (Rover Triumph n°1), rebaptisé SD01 (Specialist Division n°1).
Question, à qui sera confié le design de la boîte de vitesse ? Pas à Rover (conférer acte 1), la boîte de la Rover 3500 S fuyait, grinçait, accrochait... une horreur.
La conception de la boîte sera donc confiée à Triumph. Ce sera la boîte 77 mm. Plus connue sous le nom de LT77 (Leyland Transmission 77 mm). Dont la fabrication, du moins au début, sera localisée à l'usine Rover de Pengam, Cardiff.
Conclusion : en Angleterre, quand on s'attelait à l'époque à concevoir une boîte destinée à fonctionner avec un V8, on y mettait de l'huile et une pompe à huile
Cas de la BVM de la Rover 3500S, cas de la LT95 du RR V8, ou de la LT77 originellement conçue pour la Rover SD1. Avant d'essaimer un peu partout.