Il me semble qu'ils remplacent également la couronne, qui avait aussi perdu quelques dents au passage...
La rupture des dents ayant disséminé des particules très agressives pour les roulements, leur remplacement aurait dû intervenir également, ce qui ne semble pas être le cas.
La portée de dents ne semble pas non plus faire l'objet d'un examen très approfondi mais la vidéo ne permet pas d'en juger vraiment, car elle ne s'attarde pas sur cette séquence.
Je me suis demandé si les allumettes n'avaient pas pour objet de servir de traceur par écrasement de leur amorce et mélange avec la graisse, car la manip est montrée deux fois et celui qui la fait ressemble au vieux singe sachant de l'équipe (le même qui tripote le pignon d'attaque avant remontage).
Car l'examen visuel de la portée des dents peut être très performant pour quelqu'un ayant un œil exercé. A cet égard, je me souviens d'une lointaine intervention sur le pont d'un vieux Someca 40, qu'il fallait à tout prix remettre en selle pour ne pas louper la fin de la moisson : au final, nous n'avons remplacé que le pignon d'attaque (par une pièce traînant au fond d'un hangar
) qui commençait à présenter des traces de piquage, car les portées de dents du montage censuré se sont, in fine, révélées meilleures que celles du couple conique appairé d'origine...
Il y a donc l'approche théorique et métrologique des épures des dentures spiro-coniques — qui n'est pas des plus simples d'un point de vue géométrique et mathématique — et ce qu'on ressent les pièces dans les mains.
Ce qui est intéressant, c'est de lier les deux, justement. Et là, je la jouerais plutôt modeste face à des gus qui passent leur vie à bosser dans des conditions qui nous font rigoler, nous autres gosses de riches avec nos beaux cursus scolaires, notre matos super performant ne pouvant être utilisé que par des professionnels « dûment formés et certifiés » (signe qu'il faut sans doute, après avoir fait un vigoureux « tri sélectif » dès les premières années d'école, se donner les moyens de rattraper certains excès
) et nos belles machines optimisées jusqu'au bout des ongles, ce qui en limite le créneau d'usage — essentiellement temporel et spatial — à des créneaux toujours plus restreints.
D'être emprunts de rentabilité et de service au client ne permet pas souvent d'aller au bout des sujets et des réalités techniques ou oriente les approches d'une manière un peu trop ciblée à mon goût ; en ce sens, je n'accorde guère plus d'importance à leur système de valeur qu'au nôtre.
Pour avoir également travaillé sur des ponts à carter fermé (504 Dangel, dont les ponts dérivent des berlines du même nom) en un mot sur les mêmes architectures qui doivent équiper les Mercedes, BMW et autre SUV Land Rover BCBG actuels, j'ai pu constater qu'il fallait entièrement travailler aux instruments, le couple conique étant entièrement enfermé dans un carter. Même la chute de dents (jeu d'entredents) se mesure avec un couteux appareil prévu à cet effet, mais qu'on peut heureusement se bricoler sur un coin de l'établi ; quant à la vérification finale à la sanguine, Nada, évidemment.
Outre le fait que cette dernière étape de vérification pourtant capitale n'existe plus, de mon point de vue, parce qu'il ne laisse aucune place pour les ressentis et l'inventivité de l'opérateur au montage/réglage, ce type d'organe est chiant comme la pluie.
Mais je suis, comme d'hab, excessif et partisan!
Ce qu'il serait intéressant de savoir, c'est combien de temps tient un pont refait avec des moyens rudimentaires comparé à un pont monté dans les règles. On peut effectivement imaginer qu'il s'agit d'un pont surdimensionné au regard du couple délivré par le moteur ce qui permettrait, par exemple, d'envisager une durée de vie étonnamment longue de roulements ayant pourtant bouffé de la « gravelle » métallique et réglés au pifomètre laser. Ensuite, les vitesses de déplacement sont sans doute modestes comparées à nos bahuts qui filent des heures durant à 100 km/h sur autoroute sous le contrôle attentif de chronotachygraphes électroniques. Enfin, ces camions au travail loin d'ici sont sans doute largement surchargés et leur transmissions soumises à des chocs — voire à des reprises d’adhérence — à cause de l'état général du réseau routier.
Les ruptures de dents sont rarissimes, sauf en cas de portée de dents incorrecte justement, qui conduisent à des échauffements anormaux induisant une fatigue thermique excessive et/ou à des efforts de flexion mal placés dans les dentures. D'où mon interrogation...