Ze Fifi a écrit :Je suis d'accord que les Td4 ont plus de couple que ceux qui les ont précédés, Ok aussi pour dire que la boite 6 permet d'avoir un régime moteur plus bas à vitesse égale, mais après je ne suis pas d'accord. A vitesse égale, la sortie BV tourne à la même vitesse pour un même ratio de BT car le reste de la chaine cinématique ne me semble pas différente (Mêmes roues en 235/85R16 et même rapport de pont sauf erreur de ma part)
...
Ne viens pas dire qu'un propriétaire de Td4 soit plus négligent que ne le fut en son temps un proprio de Td5, de 300 au point que l'usure des neus ou la dérive des pression des pneus entraine un glissement notable, d'autant que la vitesse maximale des éléments du diff central sera plus certainement atteinte lors d'un emballement d'une roue, diff non bloqué, avec une roue en l'air ou sur un sol non adhérent que simplement sur la différence de roulement entre les essieux sur autoroute. Alors certes sur autoroute la vitesse de glissement est moindre mais avec un charge supérieure.
Ce n'est pas ce que j'ai écrit.
S'il faut rentrer dans les détails, je le ferais en repartant des analyses faites sur d'autres différentiels centraux, mais je ne pense pas pertinent de le faire.
Dans les grandes lignes, mes conclusions de l'époque (un peu plus de trente ans
) étaient les suivantes :
les trois facteurs de défaillance d'un différentiel central classique sont, par ordre d'importance :
- la centrifugation des satellites, qui génère une réaction d'appui significative contre le boitier de différentiel. La force centripète à laquelle ils sont soumis est proportionnelle au carré de la vitesse de rotation des arbres de transmission, donc du véhicule. Ainsi, une pièce de quelques dizaines de grammes peut, à 100 km/h, générer sur son palier — en l'espèce, le boitier du différentiel — une force de plusieurs centaines de Newton ;
- le différentiel de vitesse entre les arbres avant et arrière, qui dépend assez largement de l’égalité des circonférence des pneus avant et arrière ;
Sur les différentiels que j'avais autopsiés à l'époque, sans tenir compte de l'effet du couple moteur, assez anecdotique dans ce cas de figure mais qui se rajoute malgré tout, une différence de rayon sous charge entre l'avant et l'arrière de l'ordre de 15 mm mm générait, à 100 Km/h, une rotation des satellites de l'ordre de 60 t/mn, la force centripète régnant sur ces derniers dépassant les 550 N. A un tel régime de fonctionnement, un contact acier sur acier ne passe pas : le film d'huile n'est pas suffisant pour contenir le grippage.
On peut repousser les limites de grippage en utilisant des alliages (bronze) mais jusqu'à une certaine limite, que le Td4 doit pouvoir régulièrement dépasser.
Au-delà de certaines conditions de charge/vitesse, seul un différentiel épicycloïdal résiste ; c'est ce choix qui a été effectué par Toyota sur ses Land Cruiser depuis 1996 et connaissant la maîtrise industrielle des japonais, ce n'est évidemment pas un hasard.
Pour faire simple et illustratif : les rapports de boîte et la puissance d'un Td4 peuvent probablement lui permettre d'emmancher les 12 km de rampe du col de la Fageolle sur l'A75 à 130/140 km/h. A ce régime, j'imagine que les valeurs que je cite supra sont largement dépassées (afin de cerner les ordres de grandeurs, j'avais demandé, dans un autre fil de discussion, qu'on me communique le poids d'un satellite et l'interdistance qu'ils occupent dans le différentiel central, mais le Gentil Membre n'avait plus les pièces sous la main...). Dans ces conditions, le grippage s'installe, altérant définitivement les états de surface, ce qui enclenche un processus irréversible de destruction n'ayant rien à voir avec un montage des pièces « avec les pieds ».
C'est donc sur route ou plus précisément sur autoroute que les différentiels centraux vivent un calvaire. Pas en TT, même avec un vague patinage de ci, delà.
Cela n'a donc rien à voir avec une présumé négligence des nouveaux conducteurs par rapport aux anciens. Je dis simplement que les caractéristiques dynamiques de ces engins font travailler certains de leurs organes, dont la conception était adaptée au contexte dynamique d'une époque, dans des conditions pour lesquelles ils n'ont pas été conçus.
Cette course incessante à la puissance et à la vitesse est pathétique et c'est bien cela que je fustige avec les SUV d'aujourd'hui : il existe bien d'autres façons de se déplacer et de vivre le voyage que de rouler comme un dératé en tous temps et en tous lieux, le cul dans un Pullman connecté, non?
Perso, les rares fois où je prends l'autoroute, je ne dépasse pas les 100 km/h, tout simplement parce que j'ai en tête ce qui va se passer si je dépasse les limites mécaniques de mon véhicule et aussi parce que je ne veux pas voir mes consommations s'envoler, ce pour des raisons plus environnementales qu'économiques, soit dit en passant.
Ze Fifi a écrit :
On voit qu'il faut une 75W90 type EP, est ce que ces usures pourraient provenir d'une huile 75w90 qui ne serait pas conforme à ce niveau là. Ou que l'ont arrive à dépasser les contraintes et que le film d'huile se casse?
Il se peut qu'un vague palliatif ait été recherché pour limiter l'apparition du grippage, en effet. Mais le plus sage aurait été d'abandonner le concept du différentiel classique dans cette boîte de transfert au profit d'un différentiel à trains épicycloïdaux, insensible à la centrifugation.
Avec la fin programmée du Def, on imagine quelle décision a été prise quant à la refonte complète de la boîte de transfert...
Le Td4 m'apparait comme un ersatz douteux de ce qu'étaient ses prédécesseurs et la longue (et inacceptable) liste des merdes qui caractérisent ce modèle, des problèmes d'injection à l'usure anormale du transfert en passant par la tenue de la sortie de boîte principale, en est la regrettable démonstration.
Il vaut mieux que ce constructeur se consacre aux SUV, en effet : faire du bling bling à grand renfort de puces savantes est décidément moins compliqué et ingrat que de concevoir des ensembles mécaniques cohérents et de les faire progresser au fil du temps et de l'expérience comme cela a été le cas pendant près de soixante ans.