rover17 a écrit :
avec humour principalement
et sérieux quand même
rover17 a écrit : ...les sensations ressenties qui peuvent être étonnament différentes...
Exact...
Tu n'as donc pas été surpris de mon exemple sur l'Umm, qui se situe dans la droite ligne de ce que tu évoques.
Je m'attache néanmoins à comprendre le pourquoi de ces sensations tellement diverses et, en général, je finis par faire le lien entre ce que l'on ressent au volant et la manière dont le véhicule ou un dispositif particulier ont été conçus.
Pour l'antipatinage, il s'avère en effet que lorsque la charge du moteur est faible à modérée (faible rampe, terrain gras) l'aide peut être significative pour de nombreux conducteurs.
En revanche, quand il faut du jus, c'est à dire dans le sec, avec des marches dantesques, là ou la moindre impulsion sur la pédale de droite dictée par une lecture pointure du terrain reste déterminante pour franchir, l'efficacité du système est faible, voire contre performante. C'est tout au moins ce que j'ai constaté.
Mais ça veut dire quoi, "du jus, moins de jus", en termes de couple moteur, de couple de freinage appliqué par le système, de finesse de gestion et de régulation? Pourtant, les concepteurs du bidule n'ont guère eu le choix : il leur a bien fallu faire des hypothèses sur les paramètres qui gouvernent le système via des algorithmes plus ou moins complexes et/ou réactifs, tout en restant dans le cadre de ce que permet la technologie à un instant "t".
Et aussi faire des hypothèses sur le comportement des conducteurs...
Dans le gras compliqué, ce qui exclut les bourbiers profonds où on passe gaz en grand comme un âne sans même savoir où on met les roues, je passe généralement sans problème, pour peu que la motricité naturelle de l'engin soit au rendez-vous, que le moteur soit assez souple et surtout réactif. Donc pour moi, c'est Land, Lada ou A3. Les blocs me permettent juste de faire le pitre (conversion en dévers, faire glisser le nez ou le cul, faire des pivots) et ne m'aident pas ou presque pas en motricité pure.
Eux seuls le permettent, il n'y a aucun débat là dessus.
En revanche dans le sec, charger les zones à pleine puissance pour passer à l'élan quand ça croise trop, est pour moi une hérésie. Donc exit les glissements limités à disques ou à pignons, car il faut souder l'accélérateur pour les bloquer avant que ça croise trop et je déteste ça.
De plus, balancer tout le couple moteur en première ou deuxième courte reste inadapté au Land, même sans multiplier les reprises d'adhérence, sa transmission étant trop fragile. En ce sens, j'arrive à la même conclusion que Philippe, mais au terme d'un raisonnement totalement différent qu'il faudra bien que j'expose un jour.
En situation extrême, le Land requiert donc (pour ne pas dire réclame de part sa conception même) un pilotage chirurgical et les blocs, là encore, le permettent, à condition bien sûr de les manier avec une grande finesse.
Le contrôle de traction ne me convient pas, tout simplement parce qu'il n'est pas géré assez finement pour exploiter au mieux les ressources mécaniques du véhicule en pareille circonstance et qu'il peut faire foirer les franchissements difficiles en dictant sa loi au mauvais moment...
Autre exemple, le réglage des différentiels à glissement limité de type ZF (on durcit l'embrayage en jouant sur un empilement de cales). Il peut être extrêmement subtil et changer radicalement le comportement d'un véhicule, toutes choses égales par ailleurs.
Ceux qui jouent en finesse sur des Auverland A3 ou des Umm le savent bien. Ceux-là ne veulent généralement pas entendre parler des blocs et dans leur logique (qui reflètent en réalité leur comportement de pilote) ils ont parfaitement raison, puisque leur bidouillage est souvent terriblement efficace, leur machine prolongeant en quelque sorte leur propre corps et leurs sensations...
Le tout est, encore une fois, d'être capable de traduire cela en paramètres techniques permettant des comparaisons entre les systèmes.
Sinon, on ne sait jamais de quoi on parle vraiment.
Il est intéressant d'échanger là-dessus, tout au moins je le crois.
C'est que que l'on essaie de faire avec Philippe, d'une part parce que nous disposons du bagage théorique requis, d'autre part parce que nous sommes plus ou moins câblés ainsi depuis la naissance...