Pater :
1°) je me répète, la hauteur du centre de gravité, déterminante pour les transferts de poids au freinage, change considérablement la donne. La valeur normative de 50% est une cote mal taillée qui convient à l'immense majorité des véhicules classiques. Pour un Land châssis court, elle n'est pas adaptée ; je passe volontairement à ce stade sur la démonstration. Tous les contrôleurs techniques sérieux te diront que les 90 sont tous tangents au freinage et qu'une fraction non négligeable d'entre eux se fait retoquer.
Je suis persuadé que nombre d'utilisateurs du présent forum confirmeront mon propos.
2°) freinage de l'arrière : pas d'accord. Tous les véhicules que je connais (certes, ce sont des véhicules anciens) excepté le Land, bloquent de l'arrière à l'essai au banc. Seul l'effort à exercer sur la pédale varie. Lors de l'essai, un effort modéré du pied droit suffit à bloquer l'avant alors qu'il faut littéralement se mettre debout sur la pédale pour bloquer l'arrière. En conditions de freinage réelles sur route, tu bloqueras donc l'avant
largement avant l'arrière, ce qui est parfaitement logique et bien évidemment voulu par les constructeurs.
Sur un Land, quelle que soit la pression exercée sur la pédale, il est impossible de bloquer l'arrière, en tout cas sur nos modèles. En revanche, je crois qu'il existe un autre dispositif de régulation de pression fondé sur la décélération effective et que celui-là peut permettre d'arriver au blocage de l'AR lors de l'essai au banc qui, je le répète, n'est qu'un essai normatif statique censé modéliser de manière très grossière la réalité. A titre d'exemple, je citerais un des premiers systèmes ABS (qui ne comportait donc pas d'indicateur de défaut) que j'ai testé sur "mon" banc. Une des vannes déconnait, perturbant gravement le fonctionnement du dispositif. Invisible au banc : les essais se font en dessous de la vitesse d'activation de l'ABS.
Le freinage réel était dangereux alors qu'au banc statique, il était sain.
Sur un Land toujours, l'importance du transfert de poids dû à la hauteur du centre de gravité doit permettre d'atteindre, en dynamique évidemment, un taux de freinage d'environ 80%. Je me répète : une valeur de 50% en statique ne permet en rien de déterminer quelle sera l'efficacité réelle d'un freinage. Je conteste cette valeur parce qu'elle normative au sens casque à boulons du terme, que nos engins sont, de part leurs caractéristiques, différent des berlines et que la norme n'a pas fait l'objet d'une réflexion particulière tout simplement parce que les engins concernés représentent 0,000% et quelques du marché visé par la dite norme.
J'ai travaillé suffisamment dans l'univers normatif pour savoir comment ça se passe.
Les normes et tous les essais du CT sont le résultat d'un compromis technico-économique entre, d'une part, la complexité, le coût d'un essai, les coûts de maintenance des appareils ainsi que les coûts de formation des personnels et, d'autre part, la représentativité des essais en question.
3°) j'avais évidemment mis en ligne les valeurs relevées après mes interventions. J'en aurais d'autres à mettre en ligne et notamment une où le contrôleur lui-même, pour se sortir du bourbier dans laquelle nous étions lui et moi, avait réalisé l'essai selon des "procédures spéciales" (dixit le PV du contrôle) pour faire passer le véhicule. Toutefois, par respect envers le gars qui a eu l'intelligence de contourner la règle car il la trouvait manifestement inapplicable et ayant une confiance très modérée envers mes collègues de la DRIRE dont certains ont raté leur vocation de porteurs de képi et qui pourraient se révéler intéressés par la manière dont "leur" réglementation peut être interprétée, je ne la mettrai pas en ligne.
Mon dernier contrôle a donné ceci :
Poids Av : 1 055
Poids Ar : 838
Force de freinage AV : 341 et 301
Force freinage AR : 153 et 159
Taux : 50,4%
Frein de secours : 24%
Une fois de plus, c'était chaud.
Disco200tdi : là, on change de registre.
J'ai parfaitement conscience d'être un cas intéressant de psychologie clinique dans la mesure où mon rapport à un certain type de règle a toujours été calamiteux, voire gravement pathologique.
J'assume sans le moindre état d'âme cet état de fait.
Comme tu le fais malicieusement remarquer, je suis capable de déployer des moyens significatifs pour satisfaire un niveau d'exigence ni bon ni mauvais, mais qui me semble tout simplement conforme à l'idée que je me fais d'un sujet, souvent décalée par rapport à l'approche qu'en ont la majorité des gens.
En l'espèce, je suis particulièrement critique envers le CT qui, je la fais courte, prend littéralement pour des cons ceux qui ont, spontanément, une certaine conscience, une certaine honnêté intellectuelle et morale au regard de la responsabilité qu'ils estiment être la leur en matière d'entretien de leurs véhicules.
Je n'ai pas attendu le CT pour entretenir mes véhicules, je suis en désaccord total sur le fondement théorique de la plupart des opérations contrôles (le top du top étant la pollution, qui matraque les moteurs et ne prouve absolument rien de sérieux) et, surtout, je considère que c'est juste un moyen de botter le c... des charlots et autres petits malins qui se moquent de l'état de leur voiture.
Dont je ne fais pas partie. Mais sans doute plus pour très longtemps.
L'être humain cherche à être suffisant, jamais à être parfait, sauf lorsqu'on lui colle un flingue sur la tempe.
En clair, je me fais imposer des exercices de style débiles à cause de l'incurie ambiante et ça, avec des clampins de mon acabit, ça le fait pas.
A partir de ce stade, je me mets moi-même à déconner : à règle débile, réaction débile. Pire, je mets mes moyens intellectuels et techniques, qui ne sont pas négligeables, au service du contournement de la règle, oubliant ses fondements.
J'en suis donc arrivé au paradoxe que, plus le contrôle se durcit, moins j'entretiens, selon mes propres critères, mes véhicules. Je me contente de tutoyer le strict minimum réglementaire qui, vous en conviendrez tous, ne nous mène pas bien loin, spécialement sur nos 4x4 vu les enjeux qui s'y rattachent quand on voyage loin.
Oui, je sais, c'est totalement consternant mais même à cinquante balais et plus, j'adopte invariablement un comportement déviant, voire pernicieux, quand j'ai le sentiment qu'on se fout de ma gueule et qu'on m'impose une règle que je n'accepte pas parce que je la trouve grossière et surtout intellectuellement malhonnête.
C'est ce qu'on appelle le pouvoir de la motivation.