Les préconisations de LØLØ sont déjà d'un bon niveau : la dépose d'un ressort de soupape sur une culasse en place ne se fait pas en soufflant dessus comme on dit, surtout sur un moteur de cette taille.
Apprécier le coulissement d'une soupape nécessite une certaine habitude également, surtout avec le joint de queue en place.
Il est également nécessaire de mesurer le dépassement de la queue des autres soupapes par rapport au plan de joint du cache culbuteur pour vérifier que d'autres ne sont pas atteintes. La manœuvre n'est pas des plus simples car les queues ne sont pas alignées quand les ressorts sont en place.
La vérification de l'état d'un guide alors que tout baigne dans l'huile n'est pas évidente non plus ; rien à voir avec ce que l'on peut faire lorsque les pièces sont propres et sèches sur l'établi.
Si tu commets une erreur d'appréciation, tu risques d'endommager tes pièces neuves.
Autre point : en général, après une avarie de distribution, l'étanchéité des soupapes en prend toujours un coup, même si tout semble normal à l’œil et à l'oreille. Cela perturbe le fonctionnement du moteur et peut entraîner au bout de quelques centaines de kilomètres la destruction par grillage d'un ou plusieurs sièges et soupapes, ce qui est alors synonyme de travaux plus lourds dont le report est généralement impossible. Après une avarie de ce type, les règles de l'art préconisent, après contrôle complet des jeux guides/soupapes et la vérification de l’absence de point dur dans le coulissement des pièces, d'effectuer une rectification des soupapes et des sièges (pas un rodage, une rectification) et de vérifier leur étanchéité à l'air comprimé.
Ce n'est pas sans raison.
Contrairement à une idée très répandue, les culbuteurs ne sont pas des pièces fusibles ; leur rupture a été causée par un effort important qui entraîne toujours des dommages collatéraux.
Une rupture de distribution ne déforme que très rarement la culasse : les bielles plient avant. Même si la culasse est marquée, cela ne perturbe pas la marche du moteur, tant que les sièges de soupapes sont en état.
Je ne cherche pas à pousser au crime ; le propos de LØLØ me parle : sur un moteur voué à une révision générale et/ou à la casse, manié et géré par une bête en mécanique, ça a du sens. Et pousser la mécanique dans ses derniers retranchements vaut parfois une bonne shooteuse (j'adore le clin d'oeil à Maurice Wilks)

Je te signale simplement certains risques qu'il faut prendre en toute connaissance de cause, surtout au début d'un cursus de mécano, même s'il est rassurant de se dire que ça va le faire à peu de frais...
